samedi 5 septembre 2009

Un après-midi de septembre

Aujourd'hui, retour du soleil, beau temps malgré une certaine fraîcheur, du vent et quelques gros nuages parfois. Mais ils sont tous revenus. J'avais peur que ce ne soit terminé jusqu'aux prochains beaux jours. Cette semaine étaient réapparus pantalons longs et chaussures fermées: un vrai début d'automne, une rentrée des classes d'antan. De quoi tourner la page de l'été sans nostalgie.

Aujourd'hui, tongs et pantacourts sont revenus, découvrant encore l'espace d'un après-midi les beaux mollets de ces messieurs, encore tout dorés des vacances. Et mon Dieu, que c'est agréable de regarder ces petits bouts d'anatomie dévoilés aux yeux de tous, ces formes, ces couleurs, cette pilosité ou cette peau lisse et, sans le vouloir, de deviner comment peut être le reste. C'est un petit jeu auquel je me prête parfois, en supposant que celui-ci doit être plus tendre que celui-là, que la peau de l'un est satinée et duveteuse sur les fesses, que celle de l'autre sent si bon qu'on a envie de croquer, qu'on s'attarderait volontiers à passer doucement un doigt sur les salières du brun, que le blond doit avoir un corps de liane à contempler au petit matin.

Cet après-midi, ils étaient foules, avec leur dame, avec leur monsieur, en couple, en bande, en solitaire, dans les rues, sur les places, entassés dans les magasins. Une fourmilière humaine dont août avait estompé le souvenir. J'aime Lyon vide, je l'aime aussi vivante, grouillante, bruyante, chamarrée, un peu folle. Le tourisme y étant en pleine expansion, on y entend des langues diverses et variées, dont certaines non identifiables. On se fait photographier sous la statue de Louis XIV, devant l'opéra, avec Fourvière en toile de fond, ou l'alignement tranquille des quais du Rhône et de la Saône. La ville prend d'année et année une allure plus jeune et bon enfant, moins guindée, plus souriante.

Sur la place Bellecour, un rassemblement dont je n'ai pas compris le pourquoi mais où les femmes africaines faisaient assaut d'élégance au milieu d'autres silhouettes costumées; place de la République, des producteurs des environs vendant directement leurs produits, fruits, légumes et fromages, à moindre prix; sur les terrasses de la Guillotière, toujours la même foule sportive ou liseuse, riant ou fumant son narguilé, heureuse des rayons du soleil de fin d'après-midi qui viennent mourir ici.

Des pas, des photos, des sourires, deux livres achetés (comment faire autrement?) et aussi des pommes et des poires, la rencontre d'un ancien collègue dont je n'aurais pas deviné qu'il aurait autant de plaisir à me revoir, des couleurs dans les yeux, des mots d'ailleurs dans les oreilles. Un après-midi de septembre. L'automne peut venir maintenant, mais surtout qu'il soit beau comme l'automne.

7 commentaires:

kranzler a dit…

Mon drame : les mollets berlinois. Souvent, c'est une tragédie. Enfin, on ne les voit plus, puisque on vient, en deux tout petits jours, de passer de 30 degrés à la moitié..

piergil a dit…

Vous dérangez pas , ne fais que passer à pas furtifs, à pas feutrés...

kranzler a dit…

Tant que j'y pense, mon grand, jusqu'à ce jour, et sauf erreur de ma part, personne ici n'a vu les tiens, de mollets ?

Océania a dit…

Vous décrivez si bien les choses de la vie.
Vous pourriez être un auteur japonais!

Joie de découvrir le point virgule dans votre texte : il se fait rare...

Lancelot a dit…

@ Calyste : "Duveteuses sur les fesses" : tiens donc........

@ Kranzler : si, je les ai vus, moi ses mollets. Et presque tout le reste, même !
Clichés volés disponibles sur www.lancelotpaparazzo.com

kranzler a dit…

@ Lancelot.

Merci du tuyau, Lancelot, mais que je sens gourde niaise d'ignorer ce que tout le monde savait avant moi. Je vais donc de ce pas me rincer l'oeil chez www.mollets.com

Calyste a dit…

Des pas comme ceux-ci, j'en redemande, Piergil! Tu connais mon amour pour Barbara!

Mais parce qu'ils n'ont rien de spécial, Kranzler: pas du genre berlinois, plutôt kénian, il me semble (enfin kénian coureur de fond tout de même). Mais si tu cherches bien, tu devrais apercevoir un morceau de mon anatomie tout savonneux sous la douche, un petit bout de poitrine un peu flou. C'est tout ce que j'ai en magasin.

Je l'apprivoise, Océania. Il ne m'est pas naturel mais il est comme les abeilles: il a tendance à disparaître. Alors je fais des efforts pour le sauver.

Y aurait-il des regrets, Lancelot, dans ce "presque"?