Pour les journées du Patrimoine, c'est comme pour les vacances: j'évite à tout prix les lieux de trop grande affluence. Pour cela, plusieurs façons de faire sont possibles:
1°) Visiter tôt, à des heures où le grand public n'est pas encore arrivé.
2°) Choisir des sites qui n'intéressent que modérément la foule.
3°) Ne pas hésiter à changer d'idée si la file d'attente, en arrivant, paraît trop imposante.
Résultat: depuis trois ans que je suis assidu à cette manifestation (toujours d'ailleurs avec J. et sa femme: c'est une sorte de bonne habitude que nous avons prise), je n'ai jamais eu à attendre longtemps pour entrer dans un bâtiment ni à jouer des coudes pour progresser à l'intérieur.
Cette année, visites du samedi uniquement centrées sur le 3°arrondissement:
- l'immeuble moderne de la Communauté Urbaine de Lyon, qui a perdu son joli nom de Courly pour celui, plus prétentieux de Grand Lyon, et de son service info-trafic: le bâtiment de béton est surtout intéressant pour les jeux de lumière qu'il favorise; quant au centre d'information sur la circulation en ville, la visite valait d'être faite pour les explications claires et souriantes des différents intervenants. J'ai appris des choses avec eux, et j'aime apprendre.
- le Crédit Municipal (Mont de Piété, Chez ma tante), rapidement: c'est une partie de la mairie du 3°arrondissement où je n'étais jamais entré.
-L'Hôtel du Département (la Préfecture, donc), inconnu également pour moi, alors que nous avons vécu, Pierre et moi, pendant dix-sept ans à deux cents mètres à peine. Ors et dorures de la République qui se montre et s'auto encense, verrières et peintures allégoriques, mais aussi, pour l'occasion de ces deux jours du Patrimoine, quelques œuvres majeures qui seront ensuite exposées au Musée des Confluences lorsque celui-ci se décidera enfin à voir le jour. Essentiellement des objets (masques, sculptures,...) du grand nord canadien.
Le dimanche matin, lever 7h30: je suis allé sous un fin crachin assez frisquet encourager mes camarades coureurs dans leur épreuve du semi marathon. A la dernière minute ou presque, l'itinéraire en avait été changé: le centre ville, en particulier la place des Terreaux, étant occupé par d'autres manifestations (merci, Libération!), on les avait cantonnés sur les quais du Rhône, en contrebas des voies de circulation. Ennui d'un aller et retour en terrain exclusivement plat. Quand j'ai vu enfin passer celle qui devait être une des dernières participantes, j'ai eu un moment de pincement au cœur. L'année prochaine, peut-être.
Repas chez J. ensuite et départ pour les visites de l'après-midi que j'avais choisies seul, en fonction des critères pré mentionnés.
- le Grenier d'Abondance, sur les quais de Saône, bel ensemble architectural aux lignes classiques ayant autrefois servi à entreposer des denrées destinées à nourrir la population lyonnaise tout en régulant les cours des prix de ces denrées (Malheureux producteurs de lait qui n'ont même pas cet ultime recours!), et qui aujourd'hui abrite les bureaux de la DRAC. A ne pas manquer (mais on ne peut pas!), le magnifique escalier central dont la hauteur des marches a été calculé pour permettre aux hommes chargés, sur leur dos, de lourds sacs de grains de ne pas avoir à forcer inutilement.
- Les Subsistances, lieu hautement culturel à Lyon, ancien couvent de religieuses, des Visitandines je crois, puis caserne de l'armée française. Étonnant mélange de tous ces passés différents que rendent à la fois encore plus vivants et plus obsolètes les ateliers d'art qui s'y hébergent. En avant-première, jolis extraits d'un spectacle de "cirque", mêlant acrobaties, musiques d'accordéon au rythme de tangos sud américains et poésie érotique des mouvements des danseurs.
- L' église baroque de Saint-Bruno-des-Chartreux, à la Croix-Rousse, église aujourd'hui paroissiale qui fut autrefois celle d'un couvent urbain de Chartreux dont il reste quelques vestiges alentour. Si les chapelles latérales sont dans un état de crasse époustouflant, en revanche, et cela sans doute accentue le contraste, la nef unique et le dôme ont admirablement été restaurés dans leur magnificence d'origine. Le baldaquin, en particulier, qui s'élève sous le dôme et élance ses colonnes et ses drapés vers la lumière (le seul baldaquin baroque de Lyon) ne peut pas ne pas faire penser à Rome et à St-Pierre. En prime, nous avons eu droit, grâce à un guide occasionnel avec qui nous avons trouvé maints points de jonction, à des explications détaillées sans être ennuyeuses et à une visite exceptionnelle du petit cloître encore existant (deux rues occupant maintenant l'emplacement du grand).
Deux bons jours, vraiment où, grâce à ma sœur, je fus libre de toute contrainte familiale. Deux jours qui se terminèrent par un petit repas improvisé chez Jean-Claude qui, avec Frédéric, rentrait de vacances en Espagne. J'ai très bien dormi, oubliant sans difficulté le vieux monsieur grincheux qui sentait mauvais, les élancements sporadiques mais heureusement rares de mon dos, la cuistrerie de la guide du Grenier d'Abondance, plus soucieuse de briller que d'intéresser et les quelques gouttes de pluie qui jalonnèrent cette fin de semaine.
lundi 21 septembre 2009
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4 commentaires:
"le vieux monsieur grincheux qui sentait mauvais".....?
Pas dans ton lit j'espère.... :-D
Mon lit, Mossieur Lancelot, n'est pas encore ouvert aux journées du Patrimoine!:-)(Même si l'on peut y trouver de fort belles choses, parfois!)
purée, déjà ! J'attendais ça avec impatience depuis quelques mois et j'ai même pas prévu tssss
Encore un an à attendre, alors, Nicolas!
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