J'ai appelé Hélène tout à l'heure: c'est son anniversaire, et demain celui de son mariage. Je l'aurais encore une fois oublié si Stéphane ne me l'avait rappelé au collège aujourd'hui et si Christophe, son mari en déplacement, ne m'avait envoyé un SMS dans le même sens.
Je pense toujours aux anniversaires de Christophe, jamais à ceux d'Hélène, et ça l'énerve, ce que je comprends. Mais aujourd'hui, grâce à mes deux mémoires externes, j'ai pu lui faire ce plaisir! Elle était effectivement très heureuse de mon coup de fil, et très touchée. Elle passait la soirée avec une autre collègue et ses filles, "pas un mec", a-t-elle tenu à me préciser. Quand elle a su que j'étais seul et pas surchargé de travail, elle m'a proposé de les rejoindre. Deux femmes et cinq filles!
J'ai prétexté, pour refuser, une fatigue, réelle, et une overdose d'enfants dans la semaine, ce qui n'est pas tout à fait faux non plus. En fait, j'éprouve à être chez moi, dans mon vieux pantalon de jogging élargi, qui ne me rappelle pas sans cesse que j'ai pris un peu de ventre, devant mon ordinateur, dans la pénombre à peine repoussée par la lampe de bureau, à écouter ou non de la musique, à penser que deux jours de liberté s'ouvrent (cette fois-ci) devant moi, un plaisir indicible qui me fait soupirer d'aise. Et personne au monde, même le plus bel homme, ne pourrait me convaincre de me rhabiller et de sortir de ma tanière. Est-ce cela, vieillir? Aimer sa solitude? Ou bien savoir savourer intensément les instants à soi?
vendredi 18 septembre 2009
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8 commentaires:
C'est vite dit, je trouve. Je te ferai la plaisanterie un jour, un vendredi soir, je te dirais que je suis à Lyon, et on verra si tu ne sors pas de ta tanière.
Ah oui le vendredi soir, je me demande si ce n'est pas le meilleur moment de la semaine. Le samedi on se dépèche de profiter, le dimanche on essaie de reculer le moment des prépas, mais le vendredi est un moment à savourer lentement.
C'est sans doute toi qui y entrerais. Dans l'Antiquité, l'hospitalité était sacré: sous les hardes du mendiant pouvait se cacher un dieu. On ne sait jamais....
Gratuité du plaisir, KarregWenn. Oui, c'est le moment que je préfère: on est encore las des efforts de la semaine et on sait que l'on va se reposer. C'est un peu comme l'amour: les prémices parfois, c'est ce qu'il y a de mieux!
(Mon commentaire précédent, qui s'est croisé avec le tien, est destiné à ce grand coquin de Kranzler, bien sûr!)
Avec l'âge on a tendance à se replier sur soi. Difficile de trouver la frontière des choses ensuite...
Comme une vieille pomme déshydratée?
LOL... J'adre la petite remise au point pour le chassé-croisé Kranzler-KarregWenn : pourquoi, elle ne mérite pas de tatanka, KarregWenn....? Orais-tu le front de repousser la déesse sous ses hardes de mendiante.....? Ton hospitalité serait-elle unisexe, elle aussi.....? ;-D
Voix de Salomon: je rendais à César ce qui était à César et à Césarine un petit bisou avec une joie mutine. Iago, tu parles, je t'ai reconnu, traître!
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