La rentrée me donne souvent l'envie de ranger, comme s'il fallait passer par ces ablutions avant de commencer une année nouvelle. Dans l'Antiquité, le dernier mois du calendrier des romains était février, dont le nom signifie purification. Dans la Rome moderne, il n'y a pas très longtemps de cela, on jetait par les fenêtres, la nuit du 31 décembre, tout ce dont on voulait se débarrasser. Pourquoi l'année scolaire échapperait-elle aux coutumes si solidement ancrées dans l'année civile?
Je rangeais donc mon bureau cet après-midi lorsque j'ai trouvé par hasard un tout petit bout de papier où j'avais griffonné quelque chose. Il aurait bien pu m'échapper tant il était minuscule et perdu au milieu d'un fatras d'autres choses. Mais avant de jeter le tout à la poubelle, j'ai eu le temps d'apercevoir quelques pattes de mouche que je n'ai eu aucun mal à identifier comme les miennes: je connais une seule personne qui écrive encore plus petit que moi et ne la fréquente plus. J'étais donc l'auteur de ces hiéroglyphes.
C'étaient quelques mots jetés à la va vite sur un bout de feuille déchirée, un soir, un de ces nombreux papiers qui encombrent mon bureau et qui sont destinés à me rappeler quelque chose, à empêcher qu'un rendez-vous, un téléphone, une course à faire ou un devoir à préparer ne me sorte de l'esprit. Mais le but est rarement atteint car j'oublie tout aussi vite le papier une fois écrit.
Celui-ci a donc passé de nombreux jours et autant de nuits avant de ressortir du néant. Il va y replonger tout à l'heure, à la fin de ce billet, car il n'aura plus aucune utilité. Je ne me souviens pas à quel moment exactement ni en quelles circonstances j'avais écrit cela mais j'ai été heureux de le retrouver car l'émotion que mes mots d'alors expriment, je la ressens encore. Et le geste, je le vois.
Quelques mots que je vous livre avant qu'ils ne s'effacent :
Femme levant le bras pour arranger une mèche de cheveux. Fragilité du poignet.
vendredi 4 septembre 2009
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7 commentaires:
Tiens, tout à l'heure j'étais justement en train d'écrire un petit quelque chose qui commence par des considérations sur le jeter et le conserver...
Et au moment où j'écris ces lignes, la radio passe une chanson de quand j'ai vraiment aimé : Always the, The Stranglers..
Always the SUN, microcéphale que je suis.
Vaste programme. J'ai toujours du mal à jeter, non que je sois matérialiste mais parce que ces riens sont sans cesse prétexte à rêveries ou à évocations de bons (ou moins bons) moments. Et puis un jour je me décide et alors, Attila, c'est du pipi de chat à côté.
Est-ce qu'on peut aimer "pas vraiment"? Dans ce cas, on n'aime pas, non?
Une once de barbarie, franchement je ne rechigne pas. Il faut savoir ne pas y aller avec le dos de la cuiller. Tu sais qu'à Berlin, pas très loin de chez moi, il y a rue Attila, et une station de RER Attila ?
On ne peut aimer que ... Merde, je cherche l'adverbe. Je ne sais plus comment on dit, en fait. Et il paraIt que, pour Etre aimé, il faut Etre ... aimable.
- Vous me le copierez cent fois !
Tu doutes de toi, là, Kranzler?
Pour quand, M'sieur Bleusher?
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