J'ai retrouvé, avec La Nature exposée, le même plaisir, la même surprise devant certaines phrases qui déroutent par leur simplicité et leur profondeur. A part dans quelques pages au centre du récit, comme une parenthèse de repos.
Un sculpteur, également passeur de migrants par les montagnes, doit reprendre le chef-d’œuvre d'un artiste contemporain mort, qui travailla comme à la Renaissance : le corps du Crucifié dont la pudibonderie de l’Église a recouvert la "nature" d'un pagne. Dénudement qui laisse apparaître une érection. Qu'on ne s'y trompe pas : rien de salace dans ces pages. Au contraire, une profonde connaissance du travail d'un sculpteur (De Luca a lui-même été ouvrier) en même temps que des textes sacrés. Humble réflexion sur la solidarité et la compassion. Comment fait-il, cet italien de mon âge, pour écrire de si belles pages ?
(Erri De Luca, La nature exposée. Ed. Gallimard. Trad. de Danièle Valin.)
Michel-Ange : Christ de la Minerve, à Rome, qui subit le même sort à la période baroque. |
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