dimanche 3 mars 2019

La Nature exposée

Les livres d'Erri De Luca ne sont pas des romans, encore moins des contes comme le dit un critique du magazine Lire en quatrième de couverture. Ce sont des chants, aussi beaux que ceux d'Homère, de la prose où tout respire la poésie.

J'ai retrouvé, avec La Nature exposée, le même plaisir, la même surprise devant certaines phrases qui déroutent par leur simplicité et leur profondeur. A part dans quelques pages au centre du récit, comme une parenthèse de repos.

Un sculpteur, également passeur de migrants par les montagnes, doit reprendre le chef-d’œuvre d'un artiste contemporain mort, qui travailla comme à la Renaissance : le corps du Crucifié dont la pudibonderie de l’Église a recouvert la "nature" d'un pagne. Dénudement qui laisse apparaître une érection. Qu'on ne s'y trompe pas : rien de salace dans ces pages. Au contraire, une profonde connaissance du travail d'un sculpteur (De Luca a lui-même été ouvrier) en même temps que des textes sacrés. Humble réflexion sur la solidarité et la compassion. Comment fait-il, cet italien de mon âge, pour écrire de si belles pages ?

(Erri De Luca, La nature exposée. Ed. Gallimard. Trad. de Danièle Valin.)

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Michel-Ange : Christ de la Minerve, à Rome, qui subit le même sort à la période baroque.

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