lundi 5 août 2013

Revenons à nos classiques.

Il y a quelques jours, plus rien à lire. En tout cas rien qui me donne envie de tourner les pages en ce moment. Alors, dans ces cas-là, je fais les fonds de bibliothèques, ces livres achetés il y a longtemps et qui attendent parfois depuis des années que je les ouvre.

Cette fois-ci, ce fut un livre relié publié autrefois par le Cercle du bibliophile (est-ce que cela existe encore aujourd'hui ?). Série le Club des grands prix littéraires. Sans doute acquis lors de la fermeture d'une librairie où un ami travaillait. Dans ce cas, il a poiroté plus de trente ans, coincé au milieu de ses semblables.

Le titre: La Mort à Venise, de Thomas Mann. J'avais tenté de le lire une fois,  suite au choc que j'avais ressenti en voyant le film,  mais les pages assommantes du début sur le statut de l'artiste m'avaient rebuté.  Cette fois-ci, je les ai carrément zappées et bien m'en a pris car le reste m'a beaucoup plu. Inutile de résumer cette histoire du vieil intellectuel fasciné par la beauté d'un jeune adolescent au Lido de Venise pendant que se développe une épidémie de choléra qui emportera le vieillard. 

J'ai pensé, en le lisant, que j'étais décidément abonné à la littérature germanique en ce moment et n'ai pu m'empêcher de comparer Mann et Sweig avec une nette préférence pour ce dernier parce que plus délicat dans les nuances, moins grandiloquent dans sa prose, même si je reconnais à Mann un immense talent. Disons que, spirituellement, je me sens plus proche de Sweig.

Mais j'ai éprouvé, en lisant cette nouvelle, un très grand plaisir en retrouvant in extenso des scènes du film de Visconti comme, par exemple, une que j'avais totalement oubliée: l'apparition, au début du film, sur le bateau qui emmène le professeur Aschenbach à son hôtel, de ce vieillard affreusement teint et maquillé que l'allemand prend en horreur.

Et puis me sont revenues à l'esprit les figures inoubliables de Dirk Bogarde et plus encore de Silvana Mangano (quelle beauté !) dans le rôle de la baronne Moes, mère de Tadzio. Avec, en fond, la musique magnifiquement romantique de  Mahler.  
(Cette œuvre était suivie  par deux autres nouvelles plus courtes dont une, La Volonté du bonheur, est à découvrir.)
( Thomas Mann, La Mort à Venise. Ed Mermod, Lausanne. Trad. de  la nouvelle principale par Philippe Jaccottet, des deux autres par Louise Servicen).)

5 commentaires:

plumequivole a dit…

Comme toi je n'ai pas eu envie de lire le livre tant le film m'avait envoûtée. J'aime pourtant beaucoup Thomas Mann. As-tu lu "La montagne magique" ? En voilà un que je n'ai jamais oublié. Lecture de jeunesse pourtant !

CHROUM-BADABAN a dit…

J'ai vu Mort à Venise, très jeune, avec ma mère, en rentrant épuisé d'un voyage ; j'ai donc visionné cette oeuvre, qui m'a semblé interminable, à moitié endormi, langoureux, et j'ai beaucoup aimé l'impression que j'en ai gardé !
Je me suis toujours demandé pourquoi ma maman avait choisi ce film ?

Calyste a dit…

Plume: non, pas encore. Je suivrai sans doute ton conseil.

daniel: en sortant du cinéma, lorsque je l'avais vu, j'ai failli me faire renverser par une voiture tant j'étais encore dans l'ambiance de ce film.

Georges a dit…

Tiens, Mort à Venise de Thomas Mann est un livre que je prends et repose régulièrement, comme si je m'attendais à quelque chose de puissant mais... Pas pour tout de suite.
Je n'ai pas vu le film, peut-être que ça fera de moi une lectrice moins exigeante.

Calyste a dit…

Georges: j'ai fini par le prendre définitivement. Et je n'ai pas été déçu, comme tu ne le seras sans doute pas par le film, le jour où tu le verras.