Je suis allé rendre visite à mon frère cet après-midi, à l'hôpital. Son état se détériore de jour en jour. Il ne pouvait déjà plus s'alimenter en "solide" et était depuis quelques temps nourri par perfusions. Lors de l'une d'entre elles, une bactérie en a profité pour s'installer dans son organisme. Alors, aujourd'hui, comme nourriture, il n'a plus que des sodas, n'importe quelle boisson sucrée.
J'ai tenté de plaisanter en lui disant qu'il avait l'art d'éviter les canicules en se mettant chaque fois au frais. Il a eu le courage d'en sourire : il y avait pensé aussi. Qu'il est difficile de ne pas montrer sa douleur face à des malades lourdement atteints ! J'espère y être parvenu et j'admire ma belle-sœur, en particulier sur ce point.
Au téléphone, il m'avait dit qu'il n'avait pas encore fondu. J'ai pourtant eu un choc en entrant dans la chambre : ce corps squelettique sous un plaid qui laissait deviner sa maigreur extrême. Il résiste, il résiste admirablement, et cela depuis plus de dix ans. Aurais-je le même courage si cela m'arrivait ? A un moment, il s'est mis à faire des projets, en particulier de se promener à nouveau dans Lyon qu'il trouve si belle. Et puis d'installer un lit au rez-de-chaussée dans sa maison de campagne, maintenant qu'il ne peut plus gravir les étages. Est-ce aussi pour nous qu'il dit ça ?
Je ne parle que peu de tout cela parce que je n'aime pas m'étaler. Ce billet est pour moi, pour expulser un peu. Je vous le demande: ne le commentez pas. Merci.
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