Où diable cette bougresse d'écrivain va-t-elle chercher ses idées ? Le fait est que, chaque fois, elles en a de bonnes, et qui me plaisent. Je viens de terminer un roman de Yôko Ogawa (et oui, encore) et une fois de plus, je l'ai avalé en un rien de temps.
Ça se passe sur une île, on ne sait où, peut-être au Japon, où, peu à peu, les choses disparaissent et n'existent plus. Les oiseaux, puis les roses (un passage splendide!), puis les livres. Avant, il y avait eu les bateaux, les photographies et tant d'autres objets de la vie quotidienne. Le jour de la disparition, les gens jettent tout ce qui leur appartient et, rapidement, en oublient jusqu'à l'existence.
Quelques-uns, pourtant, résistent à cet effacement progressif de leur vie et gardent, cachés au fond de leur cœur, les souvenirs d'avant. Ceux-là sont en danger car les chasseurs de mémoire les poursuivent inlassablement et, s'ils sont pris, on ne les revoit jamais.
La narratrice cache chez elle un de ces êtres à part et parvient à le protéger avec l'aide d'un vieil homme. Mais tous deux ne sont pas à l'abri de la disparition programmée car, bientôt, ce sont des parties du corps humain qui n'existent plus.
Cela pourrait passer pour de la science-fiction mais ce n'est pas le sentiment que l'on a en lisant, tant tout est ancré dans la vie quotidienne. Un roman comme je n'en avais jamais lu, rendu encore plus terrifiant par la fluidité qui caractérise le style de son auteur.
( A noter que, parallèlement, disparaissait un pan entier de mon existence. Je ne pouvais pas choisir meilleur moment pour lire ce roman.)
(Yôko Ogawa, Cristallisation secrète. Ed. Actes sud. Trad. de Rose-Marie Makino.)
mardi 9 juillet 2013
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4 commentaires:
Ah tu me donnes diablement envie de la lire, cette bougresse. Objet et mémoire, cela ne peut que m'attirer...
Malediction! toutes les parties de mon corps ont disparu, sauf une!... et me souiens mêm'pu à quoi elle sert...
Hummm.. qui qu'a dit:"en tout cas c'est pas l'cerveau!"?
Ah oui moi aussi elle me tente la bougresse ! Bougrement et bigrement même.
Christophe: oui, ça me rappelle quelques-uns de tes billets.
gigabyte: un petit signe estival! J'apprécie.
La Plume: si ça te plaît... C'est comme dans le cochon: tout est bon chez elle.
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