Nous n'étions que deux, samedi, à repartir aux Echarmeaux pour la seconde cueillette de champignons. Frédéric, pas très en forme, avait préféré renoncer, vu le temps. Et il fit bien car de la journée nous ne vîmes le soleil. A peine un léger gris plus pâle un moment en redescendant sur la plaine du Forez.
La récolte fut nombreuse. Nous ramassâmes plusieurs kilos de chanterelles grises sans même nous éloigner trop de la voiture. Mais au bout de 2h30 sous les arbres, il fallut se rendre à l'évidence: la pluie, ou l'écoulement d'icelle sur les sapins, avait transpercé nos vêtements et nous commencions sérieusement à avoir froid. Jean-Claude n'arrivait plus qu'avec peine à plier jambes et doigts. Heureusement, il avait prévu quelques vêtements de rechange. Moi, je n'avais qu'une paire de chaussettes sèches.
Même restaurant au col, bien plus: même menu tant nous nous étions régalés la semaine précédente. Ensuite, au lieu de repartir sur le Brionnais, nous avons piqué sur la Loire. But du voyage: Charlieu, délaissé la dernière fois par manque de temps. Deux monuments au programme: l'abbaye bénédictine et le couvent des Cordeliers.
L'abbaye, fort endommagée au cours des siècles, comme sa voisine de Cluny, est antérieure (872) à cette dernière pour la construction. Il en reste cependant de très beaux vestiges, comme les fondations de trois églises successives, un splendide porche du XII° donnant accès au narthex, un cloître gothique, la chapelle du prieur (XV°) et la salle capitulaire (XVI°) qui contient une rareté: un lutrin sculpté à même la colonne centrale. Dans une des anciennes caves se tient un musée d'art religieux et lapidaire. L'ancien bâtiment des novices a fort bien été rénové dans un style alliant ancien et moderne et accueille des expositions.
Mais, malgré la beauté de cette abbaye, en particulier son porche, je crois que ce que j'ai vu de plus enthousiasmant, c'est le couvent des Cordeliers. Situé un peu à l'écart, sur la commune voisine de St Nizier sous Charlieu, ce couvent de frères mineurs a eu du mal à s'implanter, les Bénédictins du Prieuré ne voyant pas d'un bon œil l'installation des Franciscains. Il y parvint cependant à la fin du XIII° siècle. Aujourd'hui, on commence la visite par l'ancien scriptorium transformé pendant des années en appartement et où logea, nous dit le guide, une famille de six enfants. La voûte en est gracieuse et particulièrement fine.
De l'autre côté de la rue, on entre dans le cloître gothique du XIV° qui a failli totalement disparaître au début du XX° siècle. En effet une riche américaine avait eu l'idée de l'acheter, de le faire démonter pierre à pierre pour le transporter aux États-Unis où il aurait servi d'ornement à son court de tennis privé. Quelques habitants du lieu parvinrent à empêcher le déménagement. La partie nord possède une intéressante collection de chapiteaux illustrant les vices et les vertus.
Le choc, je l'ai eu en entrant dans l'église (XIV°), une nef unique et immense surmontée d'un chef-d'œuvre du travail du bois: la charpente du XVII°, longtemps cachée sous des lambris mais aujourd'hui apparente, une imposante coque de navire renversée à vous couper le souffle de par sa beauté. Aux murs, quelques traces de peintures dont une Vierge à l'Enfant. Au sol, près du chœur, les gisants des seigneurs de Chateaumorand (XV°)
Arrêt à Chauffailles pour acheter le gâteau du soir et retour à Lyon par la même route que je ne vis guère, ne parvenant pas à tenir les yeux ouverts plus d'une minute ou deux. Fin de la trilogie. Depuis, les chanterelles ont été mangées, et appréciées.
lundi 18 octobre 2010
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7 commentaires:
Ah Charlieu et ses abords, je ne connais pas non plus. Mais cela vaut le coup après une matinée champignons.
Les chanterelles grises (en tube avec pied jaunes j'imagine), j'adore. Il m'est même arrivé d'aller en ramasser à la lampe torche sous des épicéas un soir où la nuit nous avait pris.
Tout juste, Cornus: en tube avec pied jaune! Ce que c'est bon!
euh!...un tube gris avec des pieds jaunes...moi vois pas ce que ça a de si excitant!?!
;-)
Merci pour ces photos d'architecture... J'ai craqué pour ma part pour les 2 cloîtres.
Merci pour cet article, j'ignorais que cette ville conservait d'aussi charmants édifices.
A découvrir, Upsilon! Moi-même, bien que sachant la richesse de cette ville, j'ai mis très longtemps à m'y rendre.
Karagar: peut-être y ai-je été moins sensible à cause de mes vêtements mouillés et du froid ambiant....
Le goût, Piergil, le goût, l'excitation des muq.., des papilles.
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