En tant que prêtre, Pierre, bien qu'entré dans la vie active et n'ayant plus charge de paroisse, était toujours recensé dans un certain nombre d'adressiers ecclésiastiques. Mais il ne sut jamais qui l'avait, sans lui en parler, abonné à une petite feuille de chou arrivant encore aujourd'hui régulièrement sous plastique non transparent, comme si elle avait honte de ce qu'elle est.
Il s'agit d'une lettre trimestrielle envoyée au clergé de France par la Fraternité Saint-Pie X, lettre qui, du vivant de Pierre, finissait immanquablement à la poubelle. Il en est encore ainsi aujourd'hui. Pourtant, au dernier envoi, j'ai voulu m'assurer que j'étais toujours bien éloigné des pratiques et de l'idéologie de ces messieurs, et je n'ai pas été déçu, Dieu merci.
Pour donner une idée de ce que véhicule cette "lettre trimestrielle de liaison", je vous livre des extraits d'un article sur le rite de Communion, extraits choisis, le texte étant trop long, mais aucunement transformés.
Il existe des raisons objectives, fondées et toujours valables qui expliquent pourquoi, depuis plus d'un millénaire, l'Église a opté définitivement pour une certaine façon de distribuer la communion, la sainte Eucharistie n'étant plus touchée que par les mains des ministres consacrés.
(...) La première motivation que l'on peut attribuer à l'établissement de cette forme de distribution de la communion est d'ordre pratique, à savoir assurer le respect du Saint-Sacrement.(...) Si, comme l'enseigne la foi de l'Église, et en reprenant les mots de Saint Thomas d'Aquin dans le Lauda Sion, "le Christ est tout entier sous chaque fragment comme sous l'hostie entière", il est nécessaire de veiller avec soin, autant que le peuvent les forces humaines, à ce qu'aucune parcelle, aucun fragment ne se perde, ne tombe à terre, ne soit fouler aux pieds.
Or, la remise de l'hostie dans la main de chaque fidèle, avec toutes les manipulations afférentes, multiplie à l'évidence les risques de perte involontaire de fragments d'hostie. D'autant que le fidèle n'est pas forcément adroit, n'a pas obligatoirement les mains propres, n'est pas toujours suffisamment formé pour manier avec respect et attention le Saint-Sacrement.
(...) Le deuxième danger que pointent les textes antiques est le sacrilège, soit involontaire par l'effet d'une dévotion mal inspirée, soit volontaire.
Il existe, en effet, un risque non imaginaire que le communiant emporte les saintes espèces pour en faire un usage incontrôlé, depuis la vénération personnelle dans sa maison, l'utilisation comme amulette, jusqu'à la profanation sacrilège et satanique.(...) Ce risque de sacrilège est aujourd'hui toujours d'actualité, et même plus que jamais, dans la société multiculturelle où nous vivons. La déclaration toute récente du père José Maria de Antonio, responsable de la pastorale des migrants des Hautes-Pyrénées, en est la preuve tangible (Libération du 15 août 2009, p.13): "[Des Tamouls non baptisés] communient [à Lourdes]. J'ai vu un jour un homme mettre l'hostie dans sa poche. Il m'a dit: "Je suis hindouiste, mais je la prends pour l'amener à Paris à ma mère qui est très malade, car c'est une nourriture divine"."
Le jour où je devais faire ma première communion, j'étais malade et n'ai pu donc m'avancer vers l'autel avec mes petits camarades. Ce que je ne manquais pas de faire, pour moi naturellement, à la première messe suivante. Le vicaire, après l'office, m'avait ramené chez moi et avait parlé de "péché mortel" que j'aurais commis! De là à mourir dans les dix secondes, il y avait un pas que mon tendre cerveau d'enfant avait franchi, j'allais dire allégrement mais peut-être n'est-ce pas le bon mot. Je croyais que, depuis, les choses avaient évolué. Apparemment pas pour tout le monde.
samedi 19 septembre 2009
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5 commentaires:
Je trouve ça admirable que l'on se pose ce genre de question (un peu comme celle de savoir si les extraterrestres, s'ils existent, sont des créatures de Dieu ou non). Une petite grand-mère de ma connaissance me racontait avoir été terrifiée à la messe, parce qu'elle s'attendait à être foudroyée (elle avait mangé un morceau de sucre le matin, avant de communier donc).
Précision : elle était petite fille.
Les ministres protestants, pourtant non consacrés touchent l'hostie sans problème et l'Apocalypse n'arrive pas...
Quant aux arguments, il est facile d'avancer les "textes antiques" : oui mais lesquels ?
Du papier gâché, rien d'autre... Des questions bien éloignées des problématiques actuelles de l'Eglise.
Et dire que moi, je n'ai jamais goûté de ma vie à une seule hostie... on m'a dit que c'était fait dans la même matière que la bordure du nougat... C'est vrai...?
Depuis le temps que mon corps de pêcheur n'a pas été purifié par osmose avec celui du Christ, il aurait dû être foudroyé des milliers de fois, ou, tout au moins, tomber en poussière. Eh ben non : il est toujours là, obstinément florissant et heureux de vivre... A croire que c'est la grâce qui est une malédiction, et vice-versa.
Voir, Christophe, Valladolid et sa controverse. Au fait, elle avait quel âge, ta petite grand-mère, quand elle t'a raconté ça? Parce que j'ai connu moi aussi cette interdiction absolue de manger avant la communion. Résultat: quatre kms à pied jusqu'à l'église avec rien dans le ventre. Mais, après la grand messe, il y avait la pâtisserie, sur la place.
Je contribue aussi à leur faire gâcher leur argent par les frais d'envoi, -Y-: je ne les ai pas prévenus de la mort de Pierre.
Mais tu es en train de rôtir dans les flammes infernales, Lancelot, et tu ne le sais pas encore. Ne t'inquiète pas, j'arrive!!!
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