C'est, avant les Annonciations, le tableau qui m'a attiré vers la peinture : La Vierge, l'Enfant Jésus et Sainte Anne, de Léonard de Vinci. Je l'ai vu au Louvre et l'ai franchement trouvé beaucoup plus intéressant que l'inévitable Joconde avec qui il voisine et devant lequel s'agglutinent les touristes.
Mais ce qui m'avait avant tout intrigué, c'était l'analyse qu'en avait fait Freud et que m'avait fait connaître un ami de lycée (depuis devenu philosophe et critique d'arts). Freud parle des "deux mères" de Léonard, Catarina, une servante, et Donna Albiera, l'épouse de son père. Les deux mères bienveillantes ont, dans le tableau, le même sourire aimant, moins énigmatique que celui de Mona Lisa. Bizarrement, elles paraissent avoir ici à peu près le même âge.
Mais ce qui m'avait marqué à l'époque, c'est la forme de la robe de la Vierge : elle représente la silhouette d'un vautour. Or, De Vinci parle, dans un de ses souvenirs, de ce vautour. Ce serait peut-être une allusion à l'homosexualité supposée (et probable) du peintre.
Ce que j'ai apprécié ensuite, en contemplant le tableau, c'est sa composition, ou plutôt son mouvement : les corps des trois personnages, et même celui de l'Agneau, représentant Saint Jean Baptiste, sont étroitement entrelacés, simultanément en équilibre et déséquilibre.
On est là très loin de l'immobilisme hiératique des primitifs, que, par ailleurs, j'aime aussi.
2 commentaires:
Lorsque nous avions visité le Louvre parisien, elle n'y était pas car en nettoyage/restauration. Et pour son retour, elle a fait son apparition à Lens dans le cadre d'une exposition temporaire sur la Renaissance (j'en avais parlé ici : http://cornusrexpopuli.canalblog.com/archives/2013/03/02/26547517.html). J'avais pu l'admirer d'assez près et j'en garde un souvenir 100 fois plus intéressant que la Joconde où l'on ne voit rien. Et ayant vu beaucoup de tableaux depuis, je dois dire que cela reste un de mes préférés.
Cornus : encore une fois, nous sommes d'accord.
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