Un des plus grands chocs esthétiques de ma vie : le retable d'Issenheim, de Matthias Grünewald, exposé au musée d'Unterlinden à Colmar, devant lequel je ne manquais jamais de faire arrêter mes élèves lorsque nous effectuions notre semaine européenne en Alsace.
J'ai toujours été très sensible à la peinture religieuse particulièrement aux primitifs italiens (merveilles de la pinacothèque de Sienne). Mais là, c'est encore autre chose. La mort du Christ n'est pas idéalisée : pas de sourire sur ses lèvres, pas de pose improbable, pas de corps glorieux. Rien que l'horreur du supplice.
Il n'est que de voir ses mains comme tétanisées, ses pieds torturés d'où dégouline le sang, sa peau marquée de scrofules pour comprendre ce qu'est réellement l'agonie d'un humain. Pas de Dieu ici, juste un homme qui meurt.
La Vierge aussi, livide comme je ne l'ai jamais vue ailleurs représentée, un visage qui rappelle la froideur du marbre, d'où tout souffle de vie semble s'être retiré.
On ne sort pas indemne de la contemplation de ce chef-d’œuvre.
2 commentaires:
Il me semble que dans la partie inférieure de ce tableau, on peut voir, certes avec difficultés, des plantes sauvages de la flore européenne.
Cornus : c'est fort possible et je ne m'étonne pas que tu aies remarqué. La prochaine fois, je ferai plus attention.
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