mercredi 3 février 2016

Résurgence

Il y a quelques jours, j'ai appris par hasard, et par des chemins détournés, la mort de mon ancien concierge, autour de 70 ans . Je n'y ai d'abord pas cru : il n'était pas malade (sa femme, oui). On m'a précisé qu'il s'était suicidé en se jetant dans le Rhône pendant la période de Noël. J'ai eu encore plus de mal à croire ce que j'entendais : c'était un homme sympathique, serviable, plein d'humour et très discret. En plus, je l'avais croisé dans la rue (il avait, avec sa femme, déménagé dans l'immeuble voisin quand notre loge fut fermée), à peu près à cette époque, et nous avions échangé quelques mots, comme d'habitude. Il n'avait en rien l'air déprimé.

J'ai eu aujourd'hui confirmation de tout cela : tout était juste, sauf le lieu choisi, la Saône et non le Rhône. Cette confirmation m'a glacé, beaucoup plus que je ne l'aurais cru : pour l'homme, d'abord, que j'avais toujours plaisir à revoir. Pour le souvenir du suicide d'Yvon. Et puis pour celui de Fabrice, il y a peu d'années, un blogueur lyonnais qui était devenu un ami, qui s'est suicidé de la même façon et dont on n'a jamais retrouvé le corps.

Que doit-on ressentir quand l'eau vous engloutit ?

3 commentaires:

Cornus a dit…

Pas réjouissant en effet. Je pense qu'il n'y a pas de "bonne" façon de se suicider et je ne veux pas y penser. La seule chose est qui me vient, c'est de tout faire pour réduire la douleur des gens qui souffrent. Mais en même temps, je sais très bien que c'est très facile de dire ça, surtout quand ceux qui souffrent refusent de communiquer ou se cachent d'une manière ou d'une autre.

Petrus a dit…

Tout à fait d'accord Cornus.
Chaque fois que je vois un fleuve, je pense à Fabrice...

Calyste a dit…

Cornus : lui se cachait très bien.

Petrus : je suis allé faire un tour sur la Saône aujourd'hui.