Les commémorations, quelle que soit la forme qu'elles prennent, n'ont jamais été ma tasse de thé. Je n'ai jamais apprécié les défilés militaires ou les dépôts de gerbes aux monuments aux morts. Chez moi, il n'y a aucune photo affichée d'un ami ou membre de la famille disparu. Si j'ai envie de les revoir, je sais où elles se trouvent mais je préfère ce que j'ai gardé en tête de chacun d'eux.
Et ces jours-ci, télévision interposée, j'en arrive à saturation ! La commémoration se banalise et perd ainsi tout son sens, toute sa force. Rien ne peut arriver maintenant sans qu'il y ait automatiquement déplacement de ministres, discours d'élus à la mine compassée, dépôt de fleurs, de bougies et autres dessins, déclenchement de cellules psychologiques, comme si tout événement avait la même gravité.
Deux élèves d'un lycée lyonnais sont morts sous une avalanche dans les Alpes, après avoir emprunté une piste noire fermée car trop dangereuse ces jours-ci. L'affaire est certes dramatique mais combien de drames semblables se déroulent-ils chaque jour ? On a pu voir la ministre de l’Éducation Nationale et le maire de Lyon y aller chacun de leur petite "homélie" chagrinée devant les caméras. Ne peut-on foutre la paix aux familles endeuillées et leur laisser vivre en intimité ces moments difficiles sans tenter de les récupérer ?
Voilà, c'est dit, et tant pis si ce billet risque de ne pas me faire que des amis.
vendredi 15 janvier 2016
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9 commentaires:
Je cosigne sans hésitation si tu veux bien !
Marre de l'instrumentalisation.
Je crois que Malraux s'est trompé, ce n'est pas un siècle de spiritualité qui se profile, mais un siècle de commémorations-si-tôt-dites-si-tôt-faites !
Surtout avec notre Vénéré (je suis vénère !)Président qui excelle en la matière...
Ce que j'aime bien chez les "parisiens" (et d'autres) en ce moment, c'est que ces formes de publicités politiques ne prennent pas. Seuls des journalistes s'y intéressent... dommage pour eux...
Entièrement d'accord. Si des mots devaient être dits par un responsable, qu'il le soient en privé, sans micro, sans caméra, sans compte rendu. On y gagnerait peut-être en sincérité.
En revanche, je suis favorable sinon à la cellule psychologique, à l'accompagnement psychologique des personnes vraiment touchées.
Pas que des amis? j'aurais pensé au contraire qu'il rencontrerait l'unanimité...
Tiens, tiens, Karagar sévit aussi sur gougueule+ ?
Plume : tu penses que je veux bien !
Chroum : j'ai parfois l'impression de vivre dans un pays musée où rien de nouveau ne se créée.
Cornus : pour la cellule, bien sûr mais pas n'importe où et n'importe comment.
Karagar : c'est apparemment le cas, au moins ici.
Plume> Eh bien j'ignore bien par quel miracle !!
Euh, moi je suis plutôt pour. Le travail psy pour encaisser de tels drames par les proches et par la collectivité tout entière peut-être aidée par le soutien et la reconnaissance que représente la commémoration. Je pense que c'est un moyen parmi d'autres, mais pas des moindres.
RPH : d'accord, mais trop de commémoration tue la commémoration, à mon avis.
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