Le léger différend entre Plume et Cornus m'a fait me pencher sur mes goûts musicaux. Et je me rends compte qu'ils ont beaucoup évolué, les ans passant, sauf quelques indéboulonnables, comme Bach, Prokofiev, Ferrier, Deller et Barbara. J'aimais beaucoup Mozart autrefois, aujourd'hui je suis plus réservé. Je n'aimais pas les lieder, je les écoute avec plaisir. Je ne supportais pas Wagner, je m'y laisse prendre maintenant. Certaines œuvres, sans doute trop écoutées, se sont un peu affadies. Ce qui n'a jamais varié, c'est l'éclectisme de mes goûts, me portant aussi bien vers la chansonnette que vers la musique dite "sérieuse". Il y a aussi des rencontres que l'on n'oublie pas : c'est le cas, pour moi, en ce qui concerne Bowie et Monteverdi.
Adolescent, je ne connaissais guère la musique classique, hormis les valses de Strauss, présentes à la maison et écoutées jusqu'à satiété. C'est un ami du lycée qui m'a fait découvrir le reste, en me conseillant un jour d'acheter trois sonates de Beethoven. La rencontre avec Pierre m'a aussi ouvert des chemins, en particulier ceux de la musique sacrée.
La variété, chez nous, était uniquement française, mêlant les idoles de mes parents (Mariano, Berthe Sylva, Piaf, ...) et celles des années soixante (Vartan, Christophe, Mireille Mathieu, ...). Au lycée, un grand lycée bourgeois de Saint-Étienne, ceux qui m'entouraient parlaient des Beetles et des Rolling Stone. Ces gens-là n'étant pas mes amis, parce que fils de familles aisées (ou, ce qui revient au même, moi n'étant pas leur ami parce que de famille modeste), j'ai ressenti immédiatement une aversion profonde pour ces groupes que, par erreur, je prenais pour des snobs bourgeois, à l'instar de mes camarades qui faisaient chaque été des stages en Grande-Bretagne, alors que j'aidais à la ferme pour rentrer les foins
A noter également que j'avais le même blocage, mais curieusement inversé, en littérature : je ne lisais et n'aimais lire, que les grands classiques (Hugo, Zola et surtout Balzac) et considérais la littérature policière comme "diabolique".
C'est par des rencontres dues au hasard que j'ai progressé, en tout cas changé : autour de mes vingt ans, j'ai entendu Bowie pour la première fois et je suis tombé amoureux de sa voix (et tant pis s'il chantait en anglais). Je n'ai pas de genre musical préféré, je ne connais même pas le nom de tous ces genres musicaux. Ce sont les voix que j'aime, quelque soit le genre musical. Dans les mêmes années, j'ai lu Ed Mc Ben, Eric Ambler, puis George Chesbro, Chester Himes, Tony Hillerman et bine d'autres, et j'ai aimé ça.
Voilà pourquoi je ne jugerai jamais les goûts des autres, les miens ayant bien souvent variés. Il y a simplement des choses qui me plaisent et d'autres pas et je me sens maintenant totalement libre. Mais mon plus grand plaisir (n'oublions pas que j'étais prof) est de faire découvrir des œuvres, musicales, littéraires ou autres, que j'aime à des gens que j'aime.
En relisant ce billet, je me rends compte qu'il est mal fagoté mais il est sorti comme ça et je ne le corrigerai pas : c'est ma sincérité.
mercredi 13 janvier 2016
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6 commentaires:
Mal fagoté ? Ben non, je le trouve parfait !
D'ailleurs j'aurais quasiment pu l'écrire (elle est gonflée, la Plume ! :) )
Moi aussi je me suis lassée de Mozart, moi aussi j'aime avant tout les voix, toutes,(mais pas le bel canto du tout) moi aussi je me suis mise à aimer des choses que je n'avais même pas pris la peine d'écouter vraiment pendant des années (Fauré par exemple).
Je n'ai jamais trop accroché aux Beatles, mais d'emblée aux Rolling Stones. Et de même, mais un peu plus tard à Bowie, Iggy Pop, et toute cette mouvance.
Ne suis pas très chanson, sauf Brel.
Et j'ai une petite passion qui dure pour toutes les musiques du pourtour méditerranéen comme on dit à la météo. De même pour la musique religieuse, pourvu qu'elle soit chantée...et la plus ancienne possible.
Mais c'est curieux, je relève un même fait chez toi et chez Cornus, votre rejet immédiat de certaines musiques en rapport avec ceux qui les vantaient, par snobisme et suivisme probablement. Je n'ai pas connu ça, je me fichais bien comme de l'an 40 de qui écoutait quoi. J'ai détesté des musiques que mes amis adoraient et lycée de Versailles et réciproquement. C'est encore vrai aujourd'hui, hihihi...
Mais point de différend antre Cornus et moi, c'est juste que j'ai un plaisir infini à l'agacer. Et je crois que la chose est réciproque. Enfin j'espère. Parce que si je me trompe j'arrête de suite !
Bien sûr que les goûts varient, et d'une certaine manière, c'est tant mieux. Je me sens aussi totalement libre d'aimer ou de ne pas aimer. En revanche, ce que je ne supporte pas, c'est d'être pris pour une truffe (même si on ne le dit pas ouvertement) parce que je n'aime pas ou que je ne connais pas telle ou telle chose (pour la musique). Hélas, je constate encore aujourd'hui ce genre d'attitude.
Plume, je pense que le "léger différent" entre nous s'accentuera quand tu m'auras dit que je me suis moqué de toi parce que tu ne connaissais pas une plante. D'un, c'est pas vrai et de deux, je suis un immense ignorant qui a toujours tendance à penser que le peu que je connais, tout le monde le connait forcément.
Plume> Par rapport au rejet de ce que les autres écoutaient (collège et lycée dans une moindre mesure), il y avait pour ce qui me concerne aussi, sinon une forme de snobisme, surtout une autre raison de me mettre à l'écart parmi un arsenal d'autres raisons qui n'ont rien à voir avec la musique. Et je n'avais pas les moyens pour ce qui me concerne de combler ces lacunes (je n'en avais probablement très envie non plus). Cela peut paraître complètement dérisoire, mais cela marque quand même. Et en définitive, je ne regrette rien.
si je m'y mets, c'est pas un léger différend, c'est un carnage !
Karagar : vas-y, lache-toi !
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