Bien agréable moment hier soir devant mon poste de télévision. Arte retransmettait L’Élixir d'amour de Donizetti, opéra en deux actes qui tiendra l'affiche de La Scala de Milan du 21 septembre au 17 octobre. Mais cette fois-ci, pas de théâtre à l'italienne, pas de lambris et de dorures, pas de velours grenat : l'opéra était enregistré depuis l'aéroport Malpensa de Milan.
On peut être surpris du choix de ce lieu à une époque où la vigilance antiterroriste oblige à de draconiens contrôles des passagers et des bagages. On peut se demander combien cela a coûté, en installation, en prouesses techniques, en déplacements d'une partie des décors, de l'ensemble de l'orchestre et des chœurs. Les puristes ne manqueront pas de crier au scandale : un aéroport n'est pas le lieu pour ce genre de manifestation. Les esprits chagrins penseront que tout ceci n'est que mascarade promotionnelle pour l'Exposition Universelle qui se tient en ce moment dans la ville lombarde.
Eh bien, pas moi. D'abord parce que la prestation artistique était de très grande qualité, avec notamment Vittorio Grigolo (Nemrino), Eleonora Buratto (Adina) et Michele Pertusi (Dulcamara). Je ne connaissais de cet opéra que son air le plus célèbre : Una furtiva lagrima et j'avais bien tort. Or c'est un "festival" d'airs, plus légers les uns que les autres, de situations souvent drôles bien que totalement fantaisistes.
Ensuite parce que j'aime le mélange des genres. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que l'opéra en Italie est et a toujours été un art populaire (je me souviens bien d'une Aïda ou d'un Samson et Dalila aux arènes de Vérone où se côtoyaient l’intelligentsia bourgeoise et la mama accompagnée de ses jeunes enfants). Pourquoi ne sortirait-il pas parfois de ses salles attitrées dont certains n'osent pas franchir les portes ? Voir les passagers, depuis le tarmac, l'enregistrement ou les restaurants, assister un instant au spectacle avant de s'envoler, s'intégrer un moment au spectacle comme les employés de l'aéroport n'était pas gênant, au contraire.
Seul bémol : l'éloignement spatial des chanteurs et de l'orchestre. L'orchestre, habitué à parfois calquer le rythme de la musique sur celui des chanteurs, n'avait pas, ici, cette possibilité, puisqu'il n'entendait pas les voix. Il s'en est pourtant admirablement tiré. Les chanteurs, eux, ont eu plus de mal à rendre leur jeu, leurs attitudes, leurs postures totalement naturels tant ils avaient tendance souvent à jeter un coup d’œil de côté (retour caméra ?) pour se rassurer.
C'est dit : moi qui n'aime pas les aéroports, je les regarderai maintenant d'un autre œil !
vendredi 18 septembre 2015
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4 commentaires:
Curieux en effet, un aéroport.
Les élèves de Fromfrom devraient aller à Milan, mais pas elle mais sa directrice. Du grand n'importe quoi, cette dernière a mis Fromfrom devant le fait accompli. A sa place, j'aurais fait un scandale retentissant dont la vieille peau n'aurait pu se remettre. Non pas qu'aller à Milan soit forcément une mauvaise idée, bien au contraire (encore que cela se discute), mais faut quand même pas pousser.
Cornus : n'est-ce pas un peu tôt, en primaire, pour aller à Milan ?
Peut-être, mais je ne suis pas en mesure d'en juger.
C'est pour aller voir l'exposition universelle.
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