Le wabi-sabi (侘寂?) est une expression japonaise désignant un concept esthétique, ou une disposition spirituelle, dérivé de principes bouddhistes zen, ainsi que du taoïsme. Le wabi-sabi relie deux principes :
Wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie...
Sabi : l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets. Le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.
Le Wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels, et le Sabi la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes.
Cette éthique apparaît au XII° siècle ; elle prône le retour à une simplicité, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l'existence, où l'on peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes.
L'exposition dans le hall des archives municipales s'intitule Wabi sabi, éloge de l'impermanence, de la décrépitude et de l'ombre. Elle présente quelques photographies de Bruno Paccard, photographe né à Nice et vivant aujourd'hui à Lyon, et c'est peu de dire que je m'y suis entièrement retrouvé. Ainsi, en photographiant les portes rouillées de l'ancienne usine démolie pour installer le parc Blandan, ou le no men's land de derrière les voûtes de Perrache, ou les boîtes à lettres déglinguées d'un immeuble du 3° arrondissement, faisais-je du wabi-sabi sans le savoir ? Un Monsieur Jourdain de l'objectif ? Ça me va...
Bruno Paccard, Machine à écrire, Lyon 1997 |
Bruno Paccard, Couverts, Lyon 2015 |
Celle-ci, elle est de moi ! |
2 commentaires:
Ah, j'ai très envie de photographier des couverts (projet jamais mis à exécution), mais pas forcément usés par le temps.
Cornus : en revanche, moi, c'est une ide que je n'aurais jamais eue !
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