samedi 15 novembre 2014
Veto photos
Un de mes rituels photographiques est de prendre les gens de dos (je devrais dire "était" car il y a longtemps que je ne l'ai pas fait). Pourquoi ceux-ci plutôt que ceux-là ? A cause d'un vêtement, d'une allure, de leur solitude ou de leur complicité. De la lumière aussi.
Pourquoi de dos ? Par respect d'abord. Je ne me vois pas me planter devant leur nez en leur demandant : "Je peux vous tirer le portrait ? Parce que les dos m'inspirent souvent plus que les faces. Et puis, bien sûr, par prudence. Au collège, chaque début d'année, on faisait signer une autorisation aux parents pour pouvoir, si le cas se présentait, photographier leur progéniture sans risquer de problème avec le "droit à l'image".
Je viens d'apprendre que, dans je ne sais plus quel pays proche de chez nous, la liberté de photographier des gens dans la rue risquait d'être supprimée par la loi. Cela même si ces personnes ne constituent que le décor du cliché et non son objet principal. Je trouve totalement débile cette mesure et espère bien que la France n'en arrivera pas là. Qu'est-ce que c'est que ce monde que l'on nous construit où tout est interdit ?
Quelle perte ce serait, d'abord pour la photographie et ensuite pour la sociologie ou l'histoire ! Les photos sont des documents très importants pour comprendre une époque, pour s'approcher au plus près de la vie des gens. Et je ne parle même pas de la valeur artistique de certains de ces clichés.
Imaginons que cette loi ait toujours été appliquée. En cette année de commémoration de la guerre de 14, pas un visage de poilu, pas une vue sur les tranchées, pas de traces de leur vie entre les combats. Et le fameux Baiser de l'Hôtel de ville (même si, paraît-il, il n'a pas été aussi pris sur le vif que cela) ? Rien, plus rien. Allez, Messieurs les censeurs, un peu de jugeote !
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2 commentaires:
J'avoue que ces "interdictions" de photos sont bien emmerdantes, surtout si les photos doivent être publiées. Avant, du temps de l'argentique et alors que l'internet n'existait pas, la question se posait rarement. Depuis, tout le monde ou presque peut diffuser des photos, y compris les plus intrusives. Du coup, le risque pour que nous ne puissions plus rien faire est grand.
Quand nous visitons des édifices ou des musées, je m'efforce le plus possible de ne prendre personne en photo, mais c'est parfois mission impossible. Ce n'est pas pour la même raison, c'est parce que je préfère que ce que je photographie ne soit pas "perturbé" par des personnes. Mais parfois, on n'y arrive pas. D'un autre côté, photographier des anonymes pose quel problème ?
Cornus : je voulais rajouter quelque chose d'un peu semblable à ton dernier paragraphe. Tu l'as fait avant moi.
J'ai rappelé à Karagar une histoire qui lui est arrivée. Ce qui m'en a rappelé une aussi, que je dirai sans doute bientôt.
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