vendredi 29 novembre 2013
Mais quoi ?
Le temps passe, l'hiver approche, déjà trois mois de retraite, et je n'ai rien fait de sérieux, comme si toutes mes envies s'étaient envolées, mes projets n'existaient plus. Il paraît que c'est normal, mais comment le saurais-je vraiment : c'est la première fois que je ne travaille plus ? Je n'aime guère mon côté amorphe actuel, disons mon ataraxie pour être plus sympa avec moi-même. Une seule et unique passion me reste, heureusement : la lecture. Mais parfois, j'ai peur qu'elle ne me lâche, ça a déjà failli arriver. Est-on à ce point asservi à son activité sociale pour être tellement déstabilisé quand elle cesse ? Pourtant, jamais je ne regrette ma période d'activité. Alors ? C'est simple, je ne sais pas ce que je veux. Ce que je sais, c'est que je veux quelque chose. Mais quoi ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
14 commentaires:
Six mois pour apprendre à ne rien faire. Ensuite ça devient un métier....
Oui je trouve que c'est une période étrange où on se sent dépossédé d'une partie de soi. Je croyais ne pas sentir de grande différence entre chômage de longue durée et retraite, eh bien je me rends compte que ça n'a rien à voir. L'aspect définitif sans doute. Personnellement je trouve ça plutôt dur à vivre.
La retraite, ça ne vient pas du verbe retirer par hasard ?
Quelle horreur !
Se retirer ...
Se retirer de quoi ?
De la vie ?!
C'est comme si on nous retirait quelque chose...
Une sale opération, une soustraction...
Bon, tel que je suis barré, la retraite, vu ce que j'ai cotisé, c'est pas pour demain ! Mais quand ça va me tomber dessus à 70 piges, alors là je serais encore moins solide, beaucoup plus fragile pour supporter ça ...
En ce moment je m'imagine (et je prépare) des activités un peu "commerciales" et "artistiques" pour quand le moment viendra... Pour faire une transition pas trop douloureuse et un peu joyeuse, pour un nouvel élan !
Je suis assez optimiste : naïveté ?! May be !
Mais non tu ne vas pas plonger dans le néant :) mon père qui est à la retraite depuis trois ans, il l'a prise à 81 ans, s'éclate comme un jeunot. Il surfe, lit énormément, se balade, va au cinéma et au concert, et est invité très souvent à dîné avec ma mère qui elle, à 83 ans, continue à travailler :D
Alors là, ce n'est pas la morosité ambiante, le temps triste et je ne sais quelles circonstances personnelles qui vous mettent dans un tel état, toi et Plume ? Bien sûr, la retraite et tout ce que l'on en dit ou que l'on ne dit pas et proclamés ou tus, ce sont surtout des clichés. D'abord, l'un comme l'autre, vous n'êtes pas encore à la retraite, car vous n'avez même pas encore réglé vos problèmes de pensions. Pensez aux libertés qui s'offrent à toi Calyste : ne rien faire la semaine ou faire autre chose quand tout le monde est au boulot. Je peux concevoir cette coupure, que beaucoup de professeurs d'université n'ont pas quand ils deviennent émérites et viennent de temps en temps hanter les couloirs ou les laboratoires des universités.
Et je suis sûr que les choses viendront Calyste et il est normal et même salutaire que cela ne se fasse pas trop rapidement. Trois mois, c'est rien.
Il faut dire par ailleurs que j'ai l'exemple de mes parents, qui ont commencé à revivre quand ils sont arrivés à ma retraite.
Mon père à eu une "retraite" anticipée forcée pour des raisons économiques, mais vues les conditions de travail surtout en hiver, cela ne pouvait qu'être un soulagement d'autant qu'à la fin il était presque seul dans un grand atelier.
Ma mère était épuisée de supporter (parfois au sens strict) des vieux grabataires, des collègues sans cervelle, certaines familles, le manque de moyens, de travailler bien trop souvent le week-end, le tout pour un salaire indécemment bas puisque ayant longtemps travaillé dans le privé, elle ne pouvait faire partie de la fonction publique territoriale et était scandaleusement assimilée à une débutante.
Cornus > "ne rien faire la semaine ou faire autre chose quand tout le monde est au boulot." C'est très joli vu de loin, ça Cornus, mais justement c'est un des travers de la retraite, tu vis à l'envers des autres et donc tu ne peux pas partager grand-chose, voir tes potes quand tu le voudrais. Ce que tu fais tu le fais seul (e) la plupart du temps, et perso ça me gonfle. Quand je marche, je marche seule, quand je travaille au jardin collectif je travaille seule, si je vais au ciné en semaine, ou au musée, ou à un concert idem, même la plage en été c'est seule, et quand "les autres" sont en vacances, qu'est-ce qu'ils font ? Ils partent voyager, évidemment, et c'est bien normal ! Et quand on a bossé toute sa vie ou presque avec plein de monde devant et autour de soi, crois-moi la coupure est difficile. S'il est question de "s'éclater" je m'éclatais carrément plus au boulot !
Et rien à voir avec le temps, qui n'est pas moche d'ailleurs, la réalité ne s'efface pas avec le soleil...
Plume, c'est vrai, j'y songeais en même temps que je l'écrivais et je ne doutais pas que toi et Calyste réagiriez car ce sont des choses dont on peut se rendre compte quand on a longtemps vécu seul, quand on travaille seul, quand on va seul sur le terrain, qu'on est seul en vacances... J'ai tendance à l'oublier un peu trop ces dernières années.
Il est quand même frappant que les actifs rêvent de temps de retraite et les retraités de temps d'activités partagées. Et maintenant que tu le dis, quand mon père était seul à la retraite, il compensait en étant tout le temps au jardin et en faisant le "grand ménage" presque tous les jours.
Calyste et Plume, je crois que mes commentaires sont parfois très, trop naïfs et inconsidérés. Si je vous ai blessé, je vous prie de bien vouloir m'en excuser. Et je vous embrasse amicalement.
Mais non mais non grand Cornus ! De la discussion jaillit, sinon la lumière à tous les coups, du moins la compréhension. Et pis arrête donc de te battre la coulpe, sinon Père Calyste et Mère Plume vont se sentir obligés de te faire réciter 5 notre-père et 25 je vous salue Marie pour t'absoudre. C'est ça que tu veux ?
C'est pour ça que dans ma grande bonté, parfois, je travaille le week-end, comme ça je peux (de nouveau) bosser avec Plume, hi!hi!
Oui Saint-Karagar, merci à vous !
Et heureusement aussi que je fréquente des gens aux horaires de boulot bizarres. Vive les intermittants et assimilés !
A tous : j'avais fait une réponse à chacun et au moment de publier, tout s'efface ! Pas le courage de recommencer ce soir. Mais je vous ai lus !
Ce dont tu souffres Calyste, c'est peut-être d'un genre de post partum. En ce qui concerne ma retraite (quinze ans déjà) je me demande comment, avant, j'ai pu organiser ma vie pour y inclure le travail professionnel en plus.
André : peut-être. Je suis sûr que ça va passer.
Enregistrer un commentaire