J'ai lu ce roman avec un intérêt certain mais mêlé d'une grande gêne.
Intérêt parce que, malgré quelques tics de langage, il est parfaitement écrit et décrit très bien l'affreuse souffrance des hommes enfermés dans ce wagon de l'un des derniers trains à destination de Dachau : la chaleur, la faim, la soif, la puanteur, la folie, la mort, pour certains, pendant le voyage, tout est dit sans concession ni pathos racoleur.
Mais gêne aussi justement à cause de cela. En fait, l'idée de transformer cette réalité hélas historique en thème de fiction, même si l'auteur aborde lui-même le sujet dans une "préface", m'a donné parfois l'impression d'être un "voyeur", comme si je n'avais rien à faire là, comme si mon plaisir à lire découlait en quelque sorte de la souffrance de ces êtres humains.
Chose étrange : je n'ai jamais ressenti cette gêne en visionnant un film sur le même sujet ou sur un sujet proche. Peut-être parce qu'un écran absorbe plus l'attention qu'une page imprimée où l'esprit est toujours libre de vagabonder.
(Arnaud Rykner, Le Wagon. Ed. Actes sud.)
vendredi 1 novembre 2013
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2 commentaires:
Oui...
Claude Lanzman considère même qu'il est le seul à avoir le droit de parler de la Shoa...
Ben, laissons-le parler et écoutons les autres.
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