Aujourd'hui, il faisait beau mais froid sur Lyon. Pour me réchauffer, j'avais diverses possibilités. J'ai finalement choisi, après hésitation, le cinéma : le dernier film de Polanski, La Vénus à la fourrure, avec sa femme, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric.
Un metteur en scène auditionne pour choisir l'actrice qui jouera le rôle de Vanda, l'héroïne du roman de même titre de Leopold Ritter von Sacher-Masoch qu'il vient d'adapter. (A noter que le film est lui même une adaptation d'une pièce de théâtre de David Ive). Alors qu'il désespère de la trouver apparaît une jeune femme vulgaire à qui il accorde finalement une audition. Et, surprise, cette femme se métamorphose, lorsqu'elle joue, en parfaite dame de l'aristocratie du XIX° siècle.
Mais bientôt, l'actrice prend l'ascendant sur le metteur en scène. On ne sait plus alors si l'on est encore dans le texte ou dans la réalité de ce petit théâtre où fulgurent les éclairs d'un orage extérieur. Et c'est bien là, cette ambiguïté, ce qui fait tout le plaisir du spectateur. Le film est un huis-clos implacable où se jouent les rapports homme/femme, bientôt renversés d'ailleurs puisque, peu à peu, c'est le metteur qui endosse le rôle de Vanda.
Perversité donc, ambiguïté mais aussi beaucoup d'humour dans ce film dont les séquences s'enchaînent (c'est le moins qu'elle pouvaient faire, vu le thème !) admirablement. Une fois de plus, Polanski joue avec le spectateur, se joue de lui, avec un raffinement extrême. Pour moi, du grand cinéma.
jeudi 28 novembre 2013
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5 commentaires:
Ah, intéressant... J'aurai aussi une critique cinéma à faire (mais là aussi, je ne dis rien encore).
La vénus à la fourrure, un film de saison ?!
Voilà, deux notes ce soir pour le prix d'une, dont une au moins pour répondre à l'une de tes questions.
Cornus: je viens de la lire, mais c'est un tout autre style de film.
Chroum : si tu le voyais, je crois que tu changerais d'avis.
Cornus 2 : lues et commentées à domicile.
C'est sûr que l'on ne peut pas comparer plus d'une seconde ces deux films.
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