"J'ai l'humeur du livre que je lis" me disait une amie l'autre soir, alors que nous lapions un petit verre de limoncello glacé, au frais dans la nuit du jardin. Je connais la même porosité. En est-il de beaucoup ainsi?
Les lignes parcourues ne me font plus m'identifier à l'un quelconque des personnages, comme lorsque j'étais enfant et que je rêvais de parcourir le monde, ne le connaissant guère, à la poursuite des mêmes aventures et au désir des mêmes sentiments. J'ai ainsi parcouru les mers, gravi les montagnes les plus hautes, pleuré devant la nature en deuil, aimé les mêmes visages et fréquenté de troubles alcôves. Aujourd'hui, la distance est prise et je les regarde se débattre, ces êtres de fiction, s'aimer, se haïr avec la même indulgente tendresse que la grand-mère devant le jeu de ses petits-enfants.
Pourtant, je ne suis jamais parvenu à me débarrasser totalement de cette imprégnation de l'atmosphère des livres, un peu comme l'on ne peut effacer totalement du doigt la marque de la tache d'encre, quoique l'on tente pour la faire disparaître, et qui s'évaporera seulement au fil des jours. D'ailleurs ai-je vraiment jamais essayé de sortir de cette bulle où l'on s'enferme même une fois le livre refermé?
Ou bien serait-ce l'humeur du jour qui conduit le choix des soirées de lecture?
samedi 18 août 2012
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4 commentaires:
Je peux bien comprendre...
Tu es comme ça, toi aussi?
Je lis peu, mais quand un livre me plaît, c'est évident que les personnages me captent. Idem pour certains feuilletons télévisés. En fait je lis assez lentement (contrairement à toi probablement ou à Fromfrom qui avale des pavés à une vitesse à peine imaginable) et c'est cette découverte sur la durée qui engendre cette "captation". Un film, une nouvelle ne me font pas ça.
Cornus: oui, je lis vite, trop parfois sans doute. Je suis assez boulimique.
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