Mercredi 21 avril: J-C étant retenu à Lyon pour des examens médicaux, c'est avec F. seul que je suis parti en balade. Lui voulait connaître Cluny, moi je souhaitais revoir Autun. Sur le trajet entre les deux, Montceau-les-Mines, où il n'y a pas grand chose à voir mais où travaillait Pierre lorsque je l'ai rencontré.
La Bourgogne est une terre que j'aime: elle est riche et grasse et a gardé jusqu'à aujourd'hui son authenticité, du moins il me semble. Elle est pour moi une sorte de condensé de la France et de sa beauté, tant pour les paysages que pour les monuments, églises romanes et châteaux éparpillés sur de douces collines. Les habitants eux-mêmes y sont restés eux aussi accueillants et chaleureux.
Cluny s'apprête à célébrer cette année le mille-centième anniversaire de sa fondation par des Bénédictins et si l'essentiel de l'abbatiale (1088) a été détruite au début du XIX° siècle, ce qu'il en reste est encore impressionnant: il faut en effet savoir que ce bâtiment était le plus vaste monument de l'Occident médiéval. Promenade dans les rues où s'affairent les différents corps de métier pour rendre à la ville une part de son lustre d'antan, visite à une exposition de peinture, à une autre de sculpture, photos par ci, photo par là et il est déjà plus de midi.
Déjeuner à l'auberge de la Guye, à Salornay-sur-Guye, au bord de la route du Mont-Saint-Vincent, d'où nous nous étions éloignés pour visiter la petite église de Massy, son enclos et les quelques vieilles bâtisses qui l'entourent, dont une avec un four à pain recouvert de lauzes. Un grand moment d'attente, mais qui en valait la peine, car l'auberge était bondée d'ouvriers travaillant sur le chantier tout proche de l'oléoduc en construction. Le repas était excellent et la serveuse et son patron (bourguignon revenu au pays après un long séjour en Suisse allemande dont il a gardé un brin d'accent) contribuaient à faire de ce repas un plaisir composé digne de ceux prônés par l'utopiste Charles Fourier.
Au Mont-Saint-Vincent, je découvre le village que je ne connaissais pas, sa spacieuse église romane, imposante mais moins belle pourtant, d'intérieur, que celle de Gourdon, petit village un peu plus bas sur la route de Montceau. De cette dernière ville, j'ai du mal à reconnaître le quartier où Pierre habitait lorsque je l'ai rencontré en 1972 et où j'ai passé une semaine avec lui, la première de toutes celles qui ont suivi pendant 33 ans. Le lac est toujours là, en entrée de ville, et la grande surface aussi, même si l'enseigne en a changé. Pour le reste, je n'ai pas insisté, je n'avais pas l'âme au pèlerinage.
A Autun, nous étions allés écouter avec Pierre Les Saisons de Joseph Haydn. J'ai retrouvé cette splendide cathédrale de la ville haute et ses chapiteaux sculptés dont celui que je n'avais pas oublié (dans une salle d'exposition): Le Songe des Rois Mages. En y regardant de près, on se rend compte que l'ange qui vient les réveiller a fait ouvrir les deux yeux au premier, le plus proche de lui, un seul œil au deuxième alors que le dernier est encore au creux de son inconscience. J'aime aussi par dessus tout l'étoile que l'on voit au dessus du lit et cette façon de représenter naïvement et sainement, simplement, les mystères sacrés de la religion.
Achat de pain d'épices et de miel pour J-C qui n'avait pu nous accompagner, moment de détente assis à une terrasse de la ville basse, d'où nous voyions passer de jeunes recrues des casernes environnantes ou du lycée militaire de la ville. Puis le chemin du retour, par un itinéraire plus court indiqué sur place par une sympathique pharmacienne.
Une journée détendue, pleine de soleil et de rires, pleine de visites et d'échanges. Une journée comme je les aime, où tout s'équilibre et s'harmonise.
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4 commentaires:
Une nouvelle fois, je ne reviens pas sur Autun, j'en ai tellement parlé, notamment au commencement de mon blog... et parce que pour moi, c'est tellement beaucoup cette commune et son ancien prieuré de Saint-Georges.
Et Cluny III, évidemment, je regrette tellement que cela n'existe plus tel que c'était que je rêverais que cela soit reconstruit à l'identique.
(Au fait, je crois bien qu'au début du 6ème paragraphe, il faille remplacer Cluny par Autun)
Erreur rectifiée. Merci, Cornus, pour ta lecture attentive. Je pensais bien que tu réagirais à ce billet.
Je ne connais pas la Bourgogne, enfin si ses églises, livresquement, mais je sens qu'il aurait là bas beaucoup de choses pour me plare.
Il me semble bien aussi, karagar!
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