Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais (69) :
Les moines de Cluny sont arrivés à Salles en Beaujolais au Xe siècle pour fonder le prieuré de Saint-Martin-de-Salles. Ils construisirent une église romane en pierres dorées, un cloître, ainsi que de nombreux bâtiments nécessaires à la vie d'un prieuré (salle capitulaire, dortoir, parloir, cellier, cantine).
En 1301, 30 moniales arrivées de l'île de Grelonges, sur la Saône, pour éviter les trop nombreuses inondations de la rivière, s'installent au prieuré de Salles. Au fil du temps, le prieuré prospère et les moniales font faire de nombreuses modifications au prieuré : la porte en gothique flamboyant, agrandissement de la salle capitulaire et peintures murales, agrandissement du parloir, surélévation de l'église. Petit à petit, ces moniales initialement soumises à la règle bénédictine, prennent des libertés et se font construire des maisons individuelles. Elles ne vivent donc plus en communauté. Elles commencent à posséder personnellement, à vendre, à acheter, s'enrichissent et plus tard, se font appeler chanoinesses comtesses. Issues de la noblesse, elles sont soutenues financièrement par leur famille. Rappelées plusieurs fois à l'ordre par leur supérieur hiérarchique à Cluny, elles continuent de glisser vers un mode de vie de plus en plus aristocratique. Elles reçoivent des visiteurs, sortent de l'enceinte du prieuré pour se rendre quelque temps dans leur famille ou chez des amies, ont des domestiques. En 1779, elles obtiennent officiellement le titre de chanoinesse comtesse et passent sous l'obédience de l'archevêque de Lyon. En 1790, le décret mettant fin aux ordres religieux vient mettre un terme aux projets de grandeur des chanoinesses de Salles. Le chapitre est dissous, la majorité d'entre elles regagne leur famille, et d'autres, à l'image de la Prieure Madame de Ruffey, se battront pour reprendre les biens que la Révolution leur a volés. Elle parvient à racheter quelques maisons mais est finalement emprisonnée et meurt en prison. De cette glorieuse époque, la commune de Salles a conservé une partie du cloître, de la salle capitulaire, et du parloir, ainsi que de magnifiques maisons "bourgeoises", datant d'un projet qui n'aura vu que partiellement le jour.
Mais d'abord le village :
Les maisons de ces dames chanoinesses |
L'ancienne voie de Villefranche-sur-Saône à Monsols |
Une découverte |
Le pressoir perroquet |
2 commentaires:
Ah sympa cette histoire. Et puis des Lamartine... et on voit ta nouvelle voiture !
Cornus : le sentiment religieux semblait large à l'époque ! Dans mes balades, c'est soit Lamartine, soit des Sévigné .... Quant à la voiture, si on me la donne, je l'accepte volontiers.
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