Pas de querelle entre les classiques et les modernes : j'ai tapé entre les deux en choisissant de lire un roman de Roland Dorgelès : Partir, publié en 1926. Bien que connaissant son nom (associé pour moi à un autre livre : Les Croix de bois), je n'avais jamais rien lu de cet auteur.
La découverte a été assez agréable, finalement. Dorgelès raconte, en le romançant c'est à dire en y ajoutant une légère énigme "policière", son voyage, quelques années plus tôt, entre Marseille et Saïgon. Je me suis d'ailleurs demandé si Agatha Christie n'avait pas eu connaissance de ce roman en écrivant; peu après (1934 et 1937) deux de ces polars les plus célèbres : Le Crime de l'Orient-Express et Mort sur le Nil.
Ce qui fait l'intérêt du roman de Dorgelès, ce sont plus les magnifiques descriptions des sites découverts (Port-Saïd, Djibouti, Ceylan, Singapour entre autres) que le léger "suspense", tout un exotisme exposé avec un vocabulaire de l'époque qui aurait bien du mal à passer aujourd'hui (les "nègres", par exemple), et la lenteur bien rendue d'un voyage maritime à l'époque, lenteur que l'on tentait d'oublier par des bals, des concerts et une vie mondaine cantonnée dans les strates de sa condition sociale.
(Roland Dorgelès, Partir. Ed. Albin Michel.)
vendredi 10 août 2018
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire