L'Enlèvement des Sabines (Jacques-Louis David), peint entre 1796 et 1799, est, je crois, le premier tableau qui m'ait troublé. Je l'ai découvert non pas dans un livre d'art (ils étaient rares chez mes parents) mais plus prosaïquement dans le dictionnaire Petit Larousse offert par l'école primaire lors de mon passage en sixième. Outre les pages roses, où je ne comprenais encore rien, j'étais attiré par les planches illustrées en couleurs, spécialement celles consacrées à l'art pictural et aux cartes géographiques des différents pays d'Europe.
Je ne savais pas encore qui étaient ces Sabines (et m'en fichais un peu d'ailleurs) mais la force érotique de ce tableau me fascinait, particulièrement les deux hommes nus au premier plan, l'un roi de Rome (Romulus), l'autre d'Albe (Tatius) et la femme s'interposant pour faire arrêter le combat.
En fait, il ne s'agit pas de l'enlèvement à proprement parler, mais du moment où la guerre entre les deux peuples va s'arrêter grâce à l'intervention des femmes et particulièrement d'Hersille, épouse de Romulus et fille de Tatius. Lorsque j'ai découvert tous ces détails historiques, j'ai été conforté dans ma première idée : ce tableau ne représente pas une scène de violence mais une scène d'amour où les femmes, une fois encore, ont le bon rôle (ça non plus, je ne le savais pas encore).
2 commentaires:
Voilà bien un tableau que je connais depuis bien 35 ans, découvert avec mon prof de "musique" au collège, avec lequel nous avions visionné (diapos) pas mal de tableaux de David. Je l'ai bien sûr vu au Louvre depuis.
Cornus : un prof de musique qui parle de peinture ? Après tout, pourquoi pas : mon prof d'anglais m'a bien fait découvrir Van Gogh.
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