Ma chère Évelyne,
voilà que, maintenant, tu as l'adresse de ce blog. Tu me dis, qu'en le lisant, tu as l'impression de regarder par le trou de la serrure. A quoi bon, puisque je t'en ai ouvert la porte ?
Au fil des billets, depuis 2007, tu verras sans doute que j'ai plusieurs fois parlé de toi, directement ou de manière plus allusive. Nous avons, en effet, tant de souvenirs en commun dont, certains, oubliés de moi, que tu viens de me rappeler, comme Spinoza ou le voyage à Valence.
Ah ! les voyages ! En Italie, où je t'ai fait entrer dans les églises après notre expérience inoubliable à Vercelli ; en Grèce, la première fois que, du bus, j'ai vu le Parthénon sur l'Acropole et où j'ai failli embrasser la terre que je rêvais depuis si longtemps de fouler (sans parler des "lipides") ; les voyages suivants avec tous les élèves dont nous devions vérifier les poches pour qu'ils n'emportent pas quelques pierres (tu te souviens de celui qui, à l'aune de son propre corps d'enfant, mesurait les colonnes abattues du temple de Zeus à Olympie ?) ; les réunions de travail que nous ayons été d'accord ou pas ; les semaines européennes en Alsace, ponctuées chaque fois de ce que nos collègues appelaient nos "scènes de ménage" ; les gîtes en Ardèche ( la "douche" au wc, la pipistrelle, les jeux du soir...) ; la tournée en Allemagne (carte à Mireille, à la frontière), Tchécoslovaquie (ta couette du matin), et Hongrie (le dresseur de chevaux et sa lambada).
Je pourrais en rajouter tant d'autres...Nous avons passé plus de trois décennies côte à côte, et ce n'est pas rien. Tu as été une des dernières à qui j'ai ouvert les portes de ce blog. Par pudeur, à cause justement de tout ce qui précède et qui constitue une bonne part de notre vie, à l'un comme à l'autre. Alors, aujourd'hui, je veux dépasser cette pudeur et te dire merci du fond du cœur. Merci pour ce que tu es, pour tes qualités comme pour tes défauts, merci pour tout ce que tu m'as apporté et qui, je l'espère ne s'arrêtera pas là.
( J'ai vu ton commentaire sur les Lettres à Pierre. Merci. Je l'ai découvert parce que je savais que tu voulais les lire. Mais, sur les anciens billets, je n'ai plus la possibilité de les découvrir en "temps réel" : le service qui me les annonçait au moment où ils paraissaient a été supprimé. Alors, s'il te plaît, lorsque tu en mets un, avertis-moi par mail et dis-moi où il se trouve.)
Bon été à toi.
vendredi 18 juillet 2014
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