Et s'il fallait tout recommencer? Revivre l'enfance, ses joies et aussi ses névroses, l'adolescence et sa solitude, la découverte du monde qui fascine et qui révulse, les premières amours que l'on croit éternelles alors que ce ne sont que des histoires de concordance de peaux, les débuts dans le métier, où l'on y croit, où l'on y croit tellement, ce long chemin parcouru sans que l'on s'en rende compte, comme tout chemin parsemé de bosses et de déclivités? Non!
Le juif errant fut condamné à vivre éternellement. Y a t-il plus lourde punition pour un homme? Nizan écrivait autrefois: "J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.
Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa
famille, l'entrée parmi les grandes personnes. Il est dur à apprendre
sa partie dans le monde." Il y a de belles ruines; ce sont des ruines, tout de même. Ce soir, alors que je suis bien, je pense à la finitude.
vendredi 28 septembre 2012
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6 commentaires:
Revivre son enfance ou sa jeunesse ? Non, sauf à ne conserver que les bons moments. Mais bon, tout cela n'a guère de sens et cela ne me préocupe pas. J'attends la suite.
Cornus: bien sûr que ça n'a pas de sens, mais toutes les divagations de notre esprit en ont-elles toujours un?
Je ne voudrais pas revivre la totalité de ces périodes antérieures, mais j'aimerais bien revivre certaines premières expériences.
if you see what I mean...
P.P: je vois très bien!
Cela me fait penser au merveilleux livre de Michel del Castillo: " Le démon de l'oubli". Cet oubli qui lui a été impossible. Cette mémoire du malheur qui revient de livre en livre. Seulement voila: a-t-on le choix de se souvenir? Ou bien la mémoire est-elle un mauvais diable à jamais accroché à nos épaules?
Didier: il me semble avoir lu ce livre (il n'est pas tout récent, je crois). La mémoire est un pou que l'on perd à le chercher et qui pique quand on ne s'y attend pas.
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