On passe sa vie à se dire que l'on est différent, unique. Certains parfois vont même jusqu'à génial. Et puis, en vieillissant, on se rend compte que l'on n'est rien de tout cela et la surprise vient le jour où l'on s'aperçoit que, devant telle ou telle situation, on réagit exactement de la même façon dont aurait réagi nos parents. Et çà, au début, c'est très dur...
Pour mon cas, j'ai hérité de quelques gros défauts de ma mère (dont je n'ai eu conscience que sur le tard) et je lutte chaque jour pour en amoindrir les effets. Lesquels? Le stress, la possessivité, le besoin d'être aimé, à tout instant, le désir (tout professoral) que tout soit planifié et fonctionne selon le plan préalablement établi.
Quant à mon père, dont, à l'inverse ce sont les qualités que je n'ai découvertes que tardivement, j'ai cru longtemps que nous n'étions pas de la même planète. Or, aujourd'hui, c'est à lui sans doute que je ressemble le plus. Question d'hérédité sans doute puisque ma grand-mère manifestait approximativement les mêmes appétences. Caractère parfois ombrageux lorsque la liberté personnelle semble être remise en cause, aspect extérieur plus près de l'ours que du chat ronronnant, besoin viscéral d'être seul parfois (même si une bonne compagnie m'est également vitale), aucun respect d'une quelconque hiérarchie lorsque l'on a quelque chose à dire et surtout, surtout, besoin de mouvement, de découvertes, curiosité insatiable du monde qui nous entoure, impossibilité maladive de rester une journée entière entre quatre murs au risque de devenir fou. Besoin de l'air, du soleil, de la pluie, des rues, des forêts, besoin du spectacle du monde en étant partie prenante de ce monde, bien protégé derrière sa carapace de supposée froideur.
Aujourd'hui, tout cela ne me gêne plus. J'ai même, pour les années qu'il me reste à vivre, bien l'intention de cultiver les derniers traits cités plus haut.
vendredi 14 septembre 2012
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8 commentaires:
Ahah, c'est de ça dont je parlais: de cette curiosité qu'il va falloir nourrir hors d'un quelconque cadre professionnel.
Jérôme: la curiosité, je l'ai. Reste à savoir sur quoi elle va se porter et si elle sera suffisante à combler un emploi du temps plus disponible.
C'est curieux ce que tu dis. Moi, plus ça va moins je sais qui je suis... polymorphe, protéiforme,je suis à la fois de mieux en mieux et de pire en pire avec tous les états intermédiaires. Je suis comme on dit "a work in progress". Ca ne s'arrêtera je crois que le jour de ma mort. On pourra alors voir un "instantané" de moi.
Je ne me suis jamais inquiété de savoir si j'étais si différent ou conforme à mes parents. Je pense néanmoins qu'en veillissant, je leur ressemble davantage. Physiquement, je m'étais étonné peu avant mes 35 ans que je ressemblais à mon père sur une photo. Bien sûr que je leur ressemble de caractère, même si je m'en éloigne par ailleurs. Je dois aussi me rendre à l'évidence que je ressemble beaucoup à mon grand-père maternel, et ce n'est pas que du positif : mon côté têtu et le fait de s'inquiéter parfois pour rien (ce que je cache le plus souvent contrairement à mon grand-père).
P.P: Ce que j'ai écrit n'est pas incompatible avec ce que tu dis, à savoir ne pas savoir qui l'on est. Les deux "influences" (paternelle et maternelle) coexistent, parfois mal, et ne constituent pas l'intégralité de ce que je suis. Il y a effectivement très longtemps que j'ai renoncé à savoir ce que je suis, à faire un point qui s'avérait rapidement faux (si l'on peut s'avérer faux!). Aujourd'hui plutôt des esquisses, tout aussi précises qu'une nuit brumeuse. Sincérité de l'instant...
Cornus: est-ce que être têtu est un défaut? Pour moi, je ne le crois pas. Obstiné oui, têtu non. L'inquiétude me semble bien plus handicapante dans la vie quotidienne. J'en sais quelque chose.
Appelle ça, comme tu veux, mais il m'arrive de m'acharner sur des broutilles.
Handicapante tous les jours, mais aussi permet d'y voir clair dans les difficultés avant les autres, non ?
Cornus: oui!
C'est vraiment une question intéressante... et un peu effrayante.
Mais je pense que la personnalité est une donnée beaucoup moins solide qu'on ne le croit - et surtout si peu partagée : il y a sans doute de telles différences entre la façon dont on se perçoit et la façon dont on est perçu.
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