J'ai remis des draps blancs à mon lit solitaire,
Des draps rêches et frais qui sentent la poussière.
Quand j'enfonce ma tête au sein de l'oreiller,
Je revois la campagne et les années passées,
Le gros édredon rouge et le rameau chrétien
De la croix sur le mur, et l'aboiement des chiens
La nuit avant la chasse et leurs rauques sanglots,
L'ivresse des oiseaux dans les branches d'ormeaux.
La maison sentait bon la tarte ou les gratins
Que tu faisais pendant que j'étais au jardin.
Aujourd'hui c'est ici que ces vieux draps respirent.
Dans ma nuit, reposé, j'évacue les soupirs,
Je contemple, au plafond, le seul rai de lumière
Qui parvient à entrer par les volets de fer,
J'attends auprès de moi la douceur d'une peau,
La tendresse d'un corps, le murmure des mots,
Et les éclats de rire et la main qui se perd
Dans l'univers intime à un unique offert.
Je crois rêver parfois et sentir la chaleur
Qui fortifie ma vie et éloigne mes peurs:
Tu es à nouveau là, je t'entends respirer,
Et le matin, enfin, les draps sont tout froissés.
samedi 3 avril 2010
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6 commentaires:
Une peau parfum tarte aux pommes,
Des draps froissés gestes d'amour,
Un rai de lumière souvenir soupir,
Des mots musique émotion partagée.
Merci...
Ma main sur votre joue non rasée,
Tendresse.
Attention! Vous allez vous piquer!
mmmmmmm...
Lancelot, il manque un m !
Belle musique ; images simples, émotion vraie.
J'aime beaucoup !
Tout est vrai, effectivement, dans cette évocation, Nicolas.
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