jeudi 18 août 2022

Le plus ancien bâtiment de Lyon (hors romanité)

La Manécanterie est un monument historique situé  dans le quartier Sain-Jean, accolé au sud sud-ouest de la cathédrale en faisant partie de l'ancien cloître. La Manécanterie servit tout d'abord aux chanoines de Saint-Jean, avant de devenir une manécanterie à proprement parler, c'est-à-dire une école pour le chant du clergé.

Histoire

Les fondations du bâtiments n'ont jamais pu être atteintes pour être analysées par des archéologues.

Époque carolingienne

La Manécanterie serait le plus ancien bâtiment de Lyon en dehors des bâtiments romains. Peu de textes permettent de préciser sa date de construction.  Le plus ancien texte pouvant être rattaché à ces constructions est une lettre de l'archevêque Leidrade adressée à Charlemagne vers 810. L'étude archéomagnétique de 1995 permet d'attester que les briques de la première construction datent d'environ l'an 800.

Le bâtiment actuel semble être le résultat de trois campagnes de construction, mais les fouilles ont montré qu'il repose sur des constructions datant du IIe et VIIIe siècles. Dans sa partie la plus ancienne, l'arc monumental de la façade sud, les échantillons relevés ont montré qu'elle était probablement contemporaine à la lettre de Leidrade. Cet arc devait faire partie du bâtiment de vie commune des chanoines. Pendant toute la période romane il a abrité le réfectoire des chanoines. Aucun texte ne permet de suivre les modifications du bâtiment.

Moyen âge

La façade ouest est de style roman et le style des sculptures peut permettre de la dater du début du XIIe siècle. On peut aussi voir un style mélangeant les influences gothiques, romanes et byzantines. La porte de la façade ouest a un décor qu'on peut rapprocher de celui qu'on peut voir sur l'abside de la basilique saint6martin d'Ainay. Le bâtiment reçoit cependant une série de transformations tout au long du bas Moyen Age et de l'époque moderne, notamment dues à la surélévation de la voirie de la place Saint-Jean.

Époque moderne

La Manécanterie est alors victime du vandalisme des troupes du baron des Adrets, lors de la prise de Lyon en 1562 par les protestants, où les sculptures des saints sont endommagées.

Du XVIe au XVIIIe siècle, le bâtiment subit d'amples modifications architecturales avec le percement de fenêtres, l'ajout d'un étage au XVIIe siècle, ainsi que le comblement de certaines arches. La salle basse de la Manécanterie est désignée comme « grande salle des clergeons ». C'est à cette époque qu'on cite des caves sous cette salle.

Au XVIIIe siècle, le bâtiment devient une manécanterie, mais dès 1768, les ailes sud et est du petit cloître sont détruites pour construire la « Nouvelle Manécanterie ». L'aile ouest est conservée provisoirement.

Époque contemporaine

À la Révolution française, la construction de la « Nouvelle Manécanterie » est arrêtée, ce qui sauve l'ancienne. La « Vieille Manécanterie » devient un bien national vendu à des particuliers.

En 1806, la paroisse achète le bâtiment pour y loger les enfants de chœur. Le bâtiment qui se trouvait au sud est détruit en 1809 pour construire à sa place un immeuble de rapport qui est détruit en 1866.

À partir de 1930, le bâtiment devient le lieu de dépôt, puis d'exposition à travers le musée du Trésor de la Cathédrale de Saint-Jean, constitué durant le XIX° par les cardinaux Fesch et Bonald et qui comprend des objets liturgiques tels que des livres anciens, des bijoux, des vêtements et des tapisseries.

4 commentaires:

Cornus a dit…

Oui, j'ai tout de suite penser à ça... La restauration de la façade est assez récente, non ?

Calyste a dit…

Cornus : oui, quand tu l'as vue, elle était plus grise !

Cornus a dit…

Calyste> Non, fin 2020, cela avait été nettoyé. Cela se voit sur une photo publiée ici http://cornusrexpopuli.canalblog.com/archives/2021/01/11/38754459.html mais plus encore sur une photo non publiée que je viens d'aller regarder.

Calyste a dit…

Cornus : c'est vrai. Le temps passe ...