Robespierre et les Montagnards, qui contrôlent la Convention, après la chute des Girondins le 2 juin 1793 , instaurent un régime de terreur pour lutter contre les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur. Le 12 juillet, la ville de Lyon est décrétée en état de rébellion contre la République. Le 16 juillet, Challier est guillotiné et le siège de Lyon débute le 7 août. Le 29 août , une bataille meurtrière repousse les assaillants hors de Lyon. Mais le 9 octobre, l'armée du Général Doppet, aidée des " gardes nationales " locales, reprend la ville tandis que les insurgés lyonnais, commandés par le général de Précy, s'enfuient de Lyon par Vaise et les Monts d'Or. Ils veulent gagner la Suisse mais, arrêtés par des gardes nationales, n'y parviendront pas. Ils se dirigent donc sur Morancé et les Bois d'Alix.
" En ce temps-là, les bois d'Alix s'étendaient jusqu'en haut du coteau et les villages de Theizé, Jarnioux, Pouilly, Lachassagne, Charnay et Châtillon étaient à l'orée de cette forêt peuplée de loups et de bandits." (J. Branciard)
C'était au temps de la grande Révolution et les riches lyonnais que l'on appelait alors les Muscadins avaient quitté leur ville où on ne leur voulait sans doute pas que du bien : ils étaient à la fuite et, emportant tous leurs biens, ils crurent trouver refuge dans les bois d'Alix. Alors les gens de Theizé, d'Alix et de toutes les communes environnantes étaient descendus dans les bois et la chasse avait commencé. L'endroit où l'on s'était battu le plus, c'était à Bourland, vers la chapelle St Hyppolite et aussi du côté de la ferme de Yabotte, à la limite des territoires de Theizé, Frontenas et Alix, à l'endroit qu'on appelle maintenant le Maupas. Bien peu de Muscadins survécurent et leurs écus, leurs bijoux, leurs armes et leurs chevaux devinrent la propriété de ceux qui s'étaient donné la peine de les égorger. Les dépouilles quant à elles furent jetées dans un puits à Alix, on l'appelle puits des morts.
Ceux de Theizé avaient tenu leur place dans la curée, mais certains d'entre eux trouvèrent plus commode de proposer le salut à ceux qu'ils avaient débusqués, de ramener ces malheureux chez eux, de leur donner à souper et à coucher et de les " dépêcher " tranquillement dans leur sommeil. Comme ça ils s'éviteraient la peine du transport du butin ; quant au partage, il était tout fait. Les restes des malheureux lyonnais sont encore enterrés dans les caves, les cuvages, et aussi dans les souterrains qui truffent les sous-sol du village, selon les rumeurs.
En 1793, on donna le nom de Muscadins aux élégants d'une jeunesse dorée qui affectaient une mine soignée et des opinions royalistes et dont le musc était un des parfums favoris. Ils s'organisaient en bandes et, avec leur gourdin plombé, ils molestaient les vendeurs de feuilles jacobines. Cette appellation fut naturellement attribuée aux riches Lyonnais de l'armée du général de Précy et, plus curieusement, le nom des victimes fut collé à la peau de leurs agresseurs d'où les " muscadins de Theizé ".
4 commentaires:
Je vais me coucher moins bête...
Cornus : ouf !
Calyste> Tu aurais pu dire : "c'est pas difficile" ! 😀
Cornus : j'aurais pu ! 😊
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