A quelques kilomètres, nous nous arrêtons au village de Bressieux qui abrite les ruines d'un château construit en briques roses.
La présence de très nombreux silex et haches polies témoigne d'une importante occupation sur le site de la Croix Trouva datant du Néolithique moyen. Au début de l'Antiquité, le territoire des Allobroges s'étendait sur la plus grande partie des pays qui seront nommés plus tard la Sapaudia (ce « pays des sapins » deviendra la Savoie) et au nord de l'Isère. Les Allobroges, comme bien d'autres peuples gaulois, sont une "confédération " En fait, les Romains donnèrent, par commodité le nom d'Allobroges à l'ensemble des peuples gaulois vivant dans la civitate (cité) de Vienne, à l'ouest et au sud de la Sapaudia. Après l'an mil, Bressieux était le siège d'une des quatre baronnies du Dauphiné, puis fut érigé en marquisat par le roi Louis XIII en 1612.
Le château de Bressieux est un ancien château fort du XIIIe siècle. Un château en galets roulés est construit à la fin du XIIe siècle par Aymard III. Il succède probablement à un premier château érigé vers 1025 qu'aurait construit un seigneur du nom de Bornon et qu'Aymard Ier, peut-être à la fin du XIe siècle, aurait alors fait creuser un fossé circulaire pour protéger la motte. Le château de Bressieux, castrum Bressiacum, est cité en 1207, en fief relevant alors de l'Église de Vienne. Au milieu du XIIIe siècle, Aymard VI reconstruit le château en briques après avoir arasé partiellement les murs en galets roulés. En 1276 on construit le donjon et on agrandit le fossé. Aymard de Bressieux en rend hommage en 1317 au comte Amédée V de Savoie et en 1327 Hugues de Bressieux en fait hommage au Dauphin. À la mort de Geoffrey de Bressieux, mort sans héritier mâle, les terres et le château parviennent à son gendre Humbert de Grolée après un procès entre lui et Aymard de Clermont. En 1538, François Ier y est reçu par Aymard Antoine de Grolée.
Le château est construit au sommet de la colline qui domine le village. L'enceinte dotée d'un châtelet d'entrée du dernier quart du XIIIe siècle est entouré d'un impressionnant fossé sec toujours visible. À l'intérieur, les fouilles ont révélé de nombreuses traces des logis des XIIIe et XVIe siècles.
L'entrée est encadrée par deux tours rondes crénelées partiellement éventrées qui forment châtelet d'entrée qui ont été surélevées par deux fois et comportent les traces des anciens créneaux. Un pont-levis, disparu, mais dont l'ancrage des pivots est encore visible dans les tours portières, précédait une herse, dont on voit encore les rainures. Les tours sont percées de hautes archères droites.
La cour intérieure abrite les maigres ruines des cuisines avec des traces de four, les communs et d'une cave à glace, un puits de plus de 20 m de profondeur et le corps de logis avec des vestiges de cheminées et de fenêtres à coussièges.
Le donjon, ou tour maîtresse, circulaire dérasée, encore haut de 23 mètres, est toujours debout. On y accédait par une porte en arc brisé située en hauteur ; au-dessus de l'ouverture basse récente. Ses murs ont 2 mètres d'épaisseur et un escalier très étroit construit dans l'épaisseur du mur dessert les trois niveaux. La tour est percée d'archères droites et courtes qui protégeaient la longue courtine. Deux larges fenêtres à croisées ont été ouvertes une fois la fonction défensive abandonnée. Depuis le sommet vue panoramique sur les environs.
Le château a été utilisé comme décor dans le film Kaamelott : Premier Volet d'Alexandre Astier, sorti en juillet 2021.
2 commentaires:
Pas mal ces ruines très photogéniques.
Cornus : le ciel y aidait.
Enregistrer un commentaire