dimanche 22 mai 2016

Deux pour le prix d'un.

Le temps passé à écrire les articles sur mon voyage et surtout à aligner correctement les photos ne m'a pas empêché de lire.

D'abord, La Controverse de Valladolid, de Jean-Claude Carrière. J'avais vu le film qui en avait été tiré, avec, entre autres, Jean-Pierre Marielle, Jean-Louis Trintignant et Jean Carmet et suis par hasard tombé sur le livre.

Le thème :  qui sont les Indiens que les Espagnols découvrirent dans le Nouveau Monde ? Des êtres inférieurs qu'il faut soumettre et convertir, ou des hommes libres et égaux à eux ? Soixante ans après le premier voyage de Christophe Colomb, la question se pose à la cour de Charles Quint. Si la réponse est la seconde hypothèse, l'esclavage doit être immédiatement aboli.

Le roi convoque une assemblée pour apporter une réponse à cette question. Sous l'arbitrage d'un légat du pape, deux opinions s'opposent : celle, conservatrice, de Juan Ginès de Sepulveda et celle, humaniste, du dominicain Bartolomé de Las Casas. Le verdict est un véritable coup de théâtre : les Indiens sont hissés au statut d'êtres humains, possédant une âme, mais, économie oblige, il faudra trouver une autre main d’œuvre à exploiter, et ce sera la légitimation de l'esclavage des noirs.

Excellent de bout en bout. Un véritable tour de force de Carrière d'avoir rendu passionnante une discussion sur un sujet aussi ardu.

Ensuite, La Mer détraquée, de Maurizio Braucci, roman auquel je n'ai pas accroché du tout. Un thème pourtant traditionnel : les méandres des rapports entre diverses familles mafieuses de Naples. Le livre est court et regorge de personnages et j'avoue m'être souvent perdu dans l'identification des uns et des autres et dans l'appartenance à telle famille ou à telle autre. D'autre part, certaines phrases (problème de traduction ?) ne sont pas immédiatement compréhensibles, et l'incipit m'a paru totalement abscons.  Le thème, enfin,  aurait sans doute mérité un développement beaucoup plus conséquent.
(Jean-Claude Carrière, La Controverse de Valladolid. Ed. Le Pré aux Clercs / Maurizio Braucci, La Mer détraquée. Ed. Métailié. Trad. de Catherine Siné.)

5 commentaires:

plumequivole a dit…

Ah la Conférence de Valladolid, un des mes grands (et rares !) souvenirs télévisuels car c'était un téléfilm. Et c'était pendant les quelques mois où nous avions eu la télé ! J'ai lu le livre peu après (ils sont parus tous les deux en 92). Même plaisir. Mais difficile d'oublier les visages, les attitudes et les voix tout en lisant ! Tiens l'envie me prend de le revoir, ce film. Ça doit se trouver...

Calyste a dit…

Plume : surtout que les comédiens étaient excellents et on oublie difficilement Carmet en légat du pape.

plumequivole a dit…

Oui et je viens de le trouver sur You tube, dans une version correcte, chic !

Cornus a dit…

J'ai vu le téléfilm (pas le début à mon souvenir) et cela m'avait plu et quelque part cela rappelle d'autres débats ou marchés de dupes plus contemporains...

Calyste a dit…

Cornus : je ne dirais pas marché de dupes dans le contexte de l'époque mais, au final, ça revient au même.