Un grand bouquin, cette biographie de Fouché par Stefan Zweig. Et qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusque là. D'abord par l'élégance du style, comme toujours chez cet écrivain, ensuite par la somme de documentations sans doute patiemment recueillies et surtout par l'éclairage nouveau que ce livre apporte sur ce politique longtemps décrié. Non pas que Zweig en fasse une apologie trop louangeuse mais j'aime la façon subtile qu'il a d'aborder le personnage et la période révolutionnaire et post-révolutionnaire.
D'autre part, grâce à Zweig, j'ai enfin appris à quoi correspondait la chapelle votive érigée pas très loin de chez moi, dans la plaine des Brotteaux, comme on disait à l'époque, et commémorant un épisode de massacre où Fouché ne tînt pas un rôle très reluisant, c'est le moins que l'on puisse dire...
Une page, entre autres, a particulièrement retenu mon attention. En voici un petit extrait :
... ce qui n'est d'abord qu'un jeu de paroles sanglantes devient une surenchère toujours plus effrénée... et la politique n'est pas, comme on veut absolument le faire croire, l'art de conduire l'opinion publique, mais bien la façon dont les chefs s'inclinent en esclaves devant les courants qu'eux-mêmes ont créé et orientés... C'est ainsi que naissent toujours les guerres : en jouant avec des paroles dangereuses, en surexcitant les passions nationales...
( Stefan Zweig, Fouché. Ed. Grasset. Trad. de Alzir Hella et Olivier Bournac.)
vendredi 26 décembre 2014
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