mardi 14 octobre 2014

Par le vide

L'appartement se vide, peu à peu, avec l'aide de quelques amis dont Frédéric et Jean-Claude. Nous avons beaucoup donné, à Maria, à ses enfants, à droite, à gauche. Les Sans-Abri viendront bientôt prendre les derniers meubles qui les intéressent. Ma sœur et moi avons récupéré deux ou trois choses dont nous ne voulions pas nous séparer, objets essentiellement liés à notre enfance, où dont nous pouvions avoir l'utilité.

Pour ma part, j'ai pris de la vaisselle, des livres bien sûr, le réfrigérateur qui remplacera le mien déjà vieillot et les éléments de bibliothèque, plus jolis que mes étagères blanches.

Résultats : trois appartements transformés en bazars, l'un qu'il faudra rendre à la fin du mois, les deux autres attendant que l'on ait le temps de ranger les nouveautés. Autre résultat : une fatigue physique certaine, plus due au mental qu'aux efforts que nous avons fournis. Peu à peu, l'univers de ma mère se désagrège et il me tarde que ce soit fini !

6 commentaires:

karagar a dit…

A la mort de mon ex belle-mère, Vladimir m'accompagna un jour pour une séance du genre de ce que tu décris ici et où nous devions aider. De cette femme qu'il n'avait connu que par oui-dire, il découvrait l'univers en désagrégation. L'accumulation des objets désormais inutiles car sans signification, face à l'idée de la mort l'avait marqué... Voila à quoi me fait penser ce texte.

Cornus a dit…

Autant j'avais été ému par le "vidage" (avec mon père) de l'appartement de ma grand-mère paternelle à sa mort, que j'avais été insensible (voire même dégoûté par certains aspects) quand nous avions (toujours avec mon père), débarrassé la maison de mon "grand-père" inconnu. Comme je me connais, en dehors des objets utilitaires, je pense que je ne garderai qu'assez peu de choses de mes proches, comme s'il ne fallait pas se "polluer" l'esprit. J'ai bien dit "je pense", car j'en suis probablement moins sûr qu'avant.

Petrus a dit…

Le plus important, à mon sens, est de ranger ce que l'on garde. Ces objets revivront et effaceront en grande partie la peine ressentie lors de ce déménagement.
Moi, cela m'a aidé.

plumequivole a dit…

Voilà bien un texte où le commentaire ne me vient pas, ou plutôt ne me satisfait pas dès qu'écrit, et je me rends compte que je n'ai jamais vraiment bien "liquidé" ce moment dans ma tête. Peut-être qu'un jour cela donnera une note chez moi...Peut-être !
Merci en tout cas de me pousser à y re-réfléchir. C'est en grande partie pour cette sorte de stimulation que j'aime les blogs.

CHROUM-BADABAN a dit…

Une des grandes raisons de ma dépression consiste à avoir dû vider la grande maison de deux personnes décédées que je considérai plus que mes propres parents...
Ah un moment je n'ai pas pu continuer à chambouler tout ce qu'ils avaient construit, agencé, pour leur bonheur et celui des personnes qu'ils accueillaient avec tant de générosité.
Heureusement, certains de leur enfants ont mieux tenu le coup que moi-même...

Calyste a dit…

karagar : oui, désagrégation est le bon mot. En plus, quand on connait la personne...

Cornus : il ne faut pas dire "Fontaine,...".

Petrus : sans doute. Pour l'instant, ils s'accumulent chez moi.

Plume : tu manques un peu de stimulation en ce moment ?

Chroum : nous voyons peu à peu le bout du chantier, ma sœur et moi.Je n'aurais pu continuer bien longtemps ce genre d'occupation.