Ferrat, c'est mon enfance, et c'est toute ma vie, jusqu'à aujourd'hui et bien encore après. Je ne voulais rien dire mais les souvenirs se pressent.
Les dimanches matins sur notre premier électrophone,les années soixante, Ma Môme, Deux Enfants au soleil, déjà avec Isabelle Aubret. Le travail ne m'était plus dur, je chantais, sa voix chaude me guidait, me réchauffait. Plus tard en traversant les banlieues lyonnaises, Ma Môme toujours, la marraine en Lorraine et la Sainte Vierge des églises. J'empoignais mon cartable, j'aurais vaincu des armées. La Montagne bien sûr, de cette Ardèche proche de mes racines, toute proche, voisine, cousine, la même aridité et les mêmes châtaignes, les mêmes genets d'or au printemps.
Combien puis-je encore en chanter aujourd'hui? Toutes par grandes bribes, quelques-unes en entier. Elles m'ont accompagné, en littérature et en politique, Nuit et brouillard récitée par mes élèves devant le camp alsacien du Struthof, Potemkine, qui me transperçait, Maria et la guerre d'Espagne, Pauvres petits Cons que je chantais à tue-tête, et les folles d'amour, Aimer à perdre la raison, Nous dormirons ensemble, C'est beau la vie (que je voudrais à ma mort)... Je me rends compte que j'épèle une à une ses chansons, c'est ridicule. Mais je les entends aussi à mon oreille et la chaleur revient. Alors je le redis: silence. Écoutez la chanson si douce....
samedi 13 mars 2010
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6 commentaires:
"Mourir au soleil", une chanson mineure sans doute comparée à celles que vous citez mais que j'aime beaucoup
Je ne la connais pas, Nanouche. Ainsi donc, il m'en reste encore à découvrir. Tant mieux!
Hier, à l'annonce de sa mort, j'ai écouté les 2 CD que j'ai de lui. Beaux textes, mélodie réconfortante et une voix si chaude...Je n'étais pas de ses engagements mais je l'aimais beaucoup. J'espère qu'ils repasseront un jour le "Grand échiquier" qui lui avait été consacré dans les années 80.
Je savais qu'il était aimé. Il n'a sans doute jamais été à la mode, mais tout le monde le connaît sans que ses chansons aient été passées en boucle sur les radios depuis ses 25-30 dernières années.
Ma génération et les plus récentes semblent l'avoir boudé ?
Je pense qu'il restera et si les masses dominantes décident de l'exclure, il restera toujours en moi.
Mes CD sont restés là-bàs que j'ai quitté momentanément, alors j'ai lu Aragon, avec dans la tête la voix de Ferrat, dans le coeur les souvenirs.Je n'ai pas apprécié les "hommages" à la télé.
J'ai vu depuis quelques images de la cérémonie civile sur la place du village. Bel hommage d'Isabelle Aubret et de la foule chantant la Vie.
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