En passant un peu partout dans les blogs-amis, je me suis rendu compte ce soir que beaucoup parlaient du printemps et de sa venue tant espérée cette année. C'était avant-hier et moi, je ne l'ai pas célébré.
Voici de quoi réparer cet outrage: un autre poème du vieil Hugo (enfin, si l'on veut: il avait 51 ans en 1853, année où il écrivit ce texte des Contemplations). Je ne connaissais pas ces vers mais qu'ils me sont frais à entendre et comme j'aime y retrouver la verdeur de cet homme qui tant aima les femmes!
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis: Veux-tu t'en venir dans les champs?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois!
Comme l'eau caressait doucement le rivage!
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans les yeux, et riant au travers.
lundi 22 mars 2010
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