J'irais encore en Italie à Rome à Ravenne ou ailleurs je me reposerais au bord des jets d'eau qui s'amusent sous les pins grésillant de cigales je boirais du vin frais blanc des coteaux albins ou rouges de Sicile le soir je rêverais sur la Piazza Grande écoutant le glaçon fondre dans ma Strega et les rires aigus de filles de Milan je chanterais doucement pour accompagner les vagues le ciel à Erice serait noir et lumineux d'étoiles la brise apporterait des odeurs de poissons et de jasmins ouverts je te regarderais qui regardes ailleurs perdu dans tes pensées toute cette terre antique autour de nous rassasiée de batailles et enfin apaisée te dirait mon amour dans les monts de Toscane les vallées de l'Ombrie aux plages imbéciles de l'Adriatique ou dans l'argent des lacs reflétant les montagnes il faudrait prendre le bateau laisser flotter les doigts le long de la coque échauffée et habiter en silence les villas palladiennes et celles que l'on devine à leurs ocres façades derrière le gigantesque ombelle je te baptiserais d'un prénom italien Enzo Renato Andrea celui que tu voudras tiré d'un film ou d'un tableau un pour le jour un pour les nuits, quand nous mélangerions nos sueurs et nos songes je t'achèterais des glaces elles te font tant envie qu'il me faudrait finir je glisserais ma langue dans l'empreinte de tes dents et tu sourirais de me voir faire parce que parfois tu trouves mon regard espiègle des quelques mots que tu sais tu te servirais mal je t'embrasserais à la saignée du poignet pour avoir essayé tu t'impatienterais parfois que je ne sache pas tout dire de ma lenteur à traduire de mes oublis nos bouderies ne dureraient pas longtemps nous avons le même amour pour l'art il nous ferait retrouver la parole Regarde ce profil dans la rue au musée d'hier ou d'aujourd'hui c'est le même le campanile soudain vibrerait de ses cloches et les pigeons fuiraient rasant nos têtes hilares sur la jetée au dernier feu arrière je te prendrais la main nous croiserions nos doigts comptant nos ressemblances et la lagune s'endormirait quand nous nous veillerions le long ruban des routes te verrait endormi et même le douanier ne te brusquerait pas tu reverrais les ruines Colisée Palatin les aqueducs traçant dans la campagne leur chemin inutile les tombeaux les églises je serais saoul de toi tu serais saoul de moi
si tu m'accompagnais.
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5 commentaires:
Beau
Ben merci!
Quel bel exercice de style et pas que de style. J'en suis bien entendu incapable. Bravo. Cela donne des envies de Rome.
La rumeur de l'Italie qui se fait tienne, que tu fais sienne, et un peu nôtre, aussi.
Je suis toujours aussi amoureux de ce pays!
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