Une petite visite, une fin d'après-midi de la semaine dernière, au Musée des Moulages, tout proche de chez moi et où, de plus en plus, comme dans un grand magasin célèbre, il se passe toujours quelque chose.
Cette fois-ci, l'Université Lumière Lyon 2, propriétaire des locaux et des œuvres de plâtre, proposait, dans le domaine de la photographie, une Carte blanche à Frédéric Delangle, exposition de ses photos dans le cadre d'un cycle "Préférence Photographie".
Le prospectus de l'Université présente ainsi ce cycle: Montrer la photographie sous toutes ses formes, parler de la photographie en variant les approches et les points de vue, explorer ses territoires (historique, créatif, thématique), tel est le but que se donne le Service Culturel de Lyon 2 qui souhaite ainsi marquer sa préférence pour une image réputée inclassable.
Je ne connais pas Frédéric Delangle. Il est présenté comme un photographe indépendant qui n'appartient à aucune école, âgé aujourd'hui de 44 ans et prêt, selon la plaquette de présentation, à aller s'installer à Pondichéry, en Inde.
Je n'ai, personnellement, pas apprécié de la même manière l'ensemble des travaux exposés. Sa série intitulée Primates m'a peu intéressé, de même que toutes ses photos ayant pour thème la nature de nuit (Nyctalope). En revanche, j'ai apprécié de retrouver chez lui une obsession semble-t-il commune avec l'une des miennes: le cliché urbain, la ligne géométrique et la répétition.
Mais ce qui m'a particulièrement retenu, ce sont deux expériences qu'il a menées: la première, qui hélas, apparaît peu dans le Musée (suite à un problème technique au moment de l'accrochage, m'a-t-on dit) s'intitule Coït et montre des corps saisis au moment où ils font l'amour. Les jeux sur la lumière et le temps de pose permettent un rendu assez exceptionnel d'abstraction. Loin de tout voyeurisme, ces deux tableaux proposent plutôt une réflexion sur le mouvement et l'instant.
L'autre expérience, elle très présente puisque constituant la majeur partie des photos exposées, consistait à envoyer un cliché par jour à trois autres artistes (un photographe, un musicien et un autre dont j'ai oublié la spécialité) qui devaient "rebondir" sur le thème, la forme ou tout autre point choisi et envoyer à leur tour leur production. Il semble que seul le deuxième photographe ait réellement et longuement joué le jeu. Ainsi voit-on côte à côte les clichés de l'un et de l'autre, accrochés à un "fil" et déterminant un parcours de visite. Si certaines Correspondances photographiques (c'est le titre de la série) sont d'une relative banalité (ou peut-être, comme parfois mes élèves, n'en ai-je pas vu la complexité), d'autres au contraire font que l'on s'arrête plus longuement et que l'on sourit même parfois devant ce qui semble être un "jeu de photos", comme il y a des jeux de mots.
La prochaine expo est prévue pour mi avril. J'ai laissé mon adresse mail pour que l'on me prévienne, comme déjà une fois sans résultat. Le mal n'est pas bien grand: quelques centaines de mètres à parcourir en sortant de chez moi et j'y suis.
lundi 22 mars 2010
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2 commentaires:
Curieusement, je ne suis pas très enclin à la photo urbaine comme toi, si l'on exclus les monuments médiévaux bien sûr... Etrange pour un historien de l'architecture...
Tu es historien de l'architecture? Je n'en savais rien!
J'ai toujours été attiré par les lignes "abstraites", les formes géométriques, les successions, les alignements. Et je les trouve principalement en ville, bien sûr.
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