Aujourd'hui, il paraît que c'est le printemps. Temps gris mais doux. J'aurais pu dire "temps doux mais gris". Impression d'une ville déserte. Je ne déteste pas. Les gens sont comme sereins. Ma mère aussi.
Hier, c'était la réunion organisée par Orange pour tranquilliser les habitants du quartier sur l'implantation d'antennes téléphoniques sur un toit de Félix-Faure. Je n'y suis pas allé. Je n'aurais de tout façon pas été tranquillisé.
Hier, c'était aussi la Saint-Joseph, un de mes saints patrons. J'ai récupéré ce prénom de mon oncle, le frère de ma mère, qui était mon parrain. Je n'ai rien à dire sur lui, car il n'y a rien à dire. La Saint-Joseph, c'est aussi, à ce qu'on dit, le jour où les oiseaux se marient. Ils ont dû avoir du mal avec le vent du sud. Et puis un bon vin, de la vallée du Rhône, que j'ai connu bon marché et qui aujourd'hui atteint d'autres prix.
Demain, c'est la Sainte Clémence. Un prénom que j'aime bien. J'ai eu des élèves qui le portaient. Toujours des jeunes filles douces. Étrange comme les prénoms sont liés à certains types d'êtres, ou bien l'inverse, je ne sais pas. Pour moi, c'est aussi le prénom de la première femme de mon grand-oncle paternel, le frère de ma grand-mère, un homme que j'ai un peu connu dans ma petite enfance. Quelqu'un qui semblait froid et orgueilleux derrière ses bacchantes imposantes. J'ai appris par la suite qu'il avait possédé un moment un cheval de course. Un étranger pour moi. Sa première femme a fini par se suicider. On ne m'a jamais dit pourquoi. Le sait-on? Je n'ai connu d'elle que la petite photo en noir et blanc, dans son ovale, sur un présentoir de pierre qui encombrait, avec d'autres, le dessus du caveau familial: un visage fin et mélancolique, de beaux yeux sombres. C'est à cause de ce portrait, qui s'est peu à peu fissuré et qui a fini par être enlevé, que j'aime ce prénom de Clémence.
samedi 20 mars 2010
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2 commentaires:
Il doit y avoir des raisons partiellement objectives qui font qu'il y a certains caractères associés à certains prénoms. Je pense en particulier à l'environnement social et culturel des parents qui ont donné le prénom. Ce qui me fait dire ça, ce sont les prénoms des héros de séries télévisées américaines. Moi, ça m'énerverait, alors forcément, le gamin serait vite catalogué, ce que je ne fais pas, mais comme je ne vois pratiquement pas de gamins, ça va...
J'ai eu une Clémence comme stagiaire il y a deux ans. Douce, calme, peu bavarde, mais travailleuse et déterminée.
Ah! les prénoms des séries américaines! Dans le collège où je travaille, le recrutement est plutôt moyenne bourgeoisie ou au-dessus. J'y échappe donc aussi. Heureusement!
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