Hier, le MAC (Musée d'Art Contemporain) de Lyon organisait une visite gratuite, à l'intention des professeurs, de l'exposition actuelle: Rétrospective Ben. Strip-tease intégral. C'est paraît-il d'ailleurs ce qu'il a fait le jour de l'inauguration, le mercredi précédent, finissant, ne rêvez pas, par s'exhiber en string . D'ailleurs, je rappelle, en rabat-joie, que ce monsieur a tout de même 75 ans: je n'ai rien contre les vieillards, étant moi-même plus près d'eux que du statut (et de la statue) d'éphèbe, mais pour exciter la libido, il doit y avoir mieux.
Eh bien, à mon humble avis, Ben Vautier peut aller se rhabiller. J'ai répondu un peu par curiosité à cette invitation, pas très chaud devant ce que je connaissais de cet "artiste", c'est-à-dire principalement de petites phrases anodines tracées en blanc d'une écriture ronde et enfantine sur les supports noirs des trousses, agendas et classeurs de mes élèves. Seule "œuvre" sortant de cet univers scolaire: la cabane installée auparavant dans l'entrée du musée (et aujourd'hui visible à l'exposition) encombrée de tout ce que Ben n'a pas pu placer dans la sienne propre. Pas emballé non plus par cet amoncellement d'objets hétéroclites de la vie quotidienne, en plastique le plus souvent, mais après tout, pourquoi pas: j'ai vu, à la Biennale cette année des compositions de ce genre qui m'ont beaucoup plu.
Rien de tout cela dans les trois étages qui sont consacrés à cette rétrospective: le premier retraçant une sorte d'historique, mis au point par un de ses amis critique, les deux autres installés par Ben lui-même. Il faut que je précise que je peux aimer l'art brut mais les œuvres de Ben ne m'évoquent rien, ne me font ni rêver ni réfléchir ni même réagir violemment. Je n'y vois qu'un prétexte, avoué par lui-même d'ailleurs parfois, avec plus ou moins de cynisme, à gagner de l'argent. Oui, deux ou trois trouvailles assez drôles, mais pas de quoi crier au génie. Je pense également que le monsieur a une assez haute opinion de lui-même, ce qui me déplaît profondément.
J'ai senti en entrant dans la première salle que je ne retrouverais pas la joie connue avec l'expo de Haring il y a quelques mois. Bien sûr, les deux hommes ne sont pas comparables, quoique le trait simple de l'écriture enfantine de Ben puisse rappeler celui du contour des personnages de Haring. Chez Haring, devant ses toiles, on devinait un être passionné, un peu fou, joyeux et angoissé à la fois. Devant les travaux de Ben, on ne sent rien sinon l'odeur d'un compte en banque. Mais peut-être suis-je dans l'erreur totale....
Photos permises, sans flash. Qu'on se le dise.
jeudi 11 mars 2010
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4 commentaires:
Je partage entièrement. Sauf..
Pour la libido, tous les goûts sont autorisés, et heureusement merci.
En somme il a retiré son ben' ?
mon commentaire n'a rien à voir avec l'article, mais ça faisait un moment que j'avais envie de mettre mon grain de sel! Exposition - Lyon! la première à laquelle j'ai participé c'était au parc de la Tête d'or! Ô tempora Ô mores! Je me souviens surtout du Rendez vous des Fédérations, de chez Mercière et des huitres chaudes dans un resto sur la colline de Fourvière. Peut être que les vrais grands plaisirs sont futiles et/ou passagerspoldx
Mais oui, Olivier, tous les goûts sont autorisés. Et heureusement, comme tu dis!
C'est du ben'art, k. !
Une exposition au parc de la Tête d'or. Tu ne confonds pas avec exhibition j'espère....:-) Mais je suis d'accord avec toi: le vrai plaisir est passager (pas forcément futile).
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