vendredi 16 juillet 2021

Le Rhône en fureur et grande ire

 Le laboureur, de sueur tout rempli,

 À son repos sur le soir se retire ;

 Le pèlerin, son voyage accompli,

 Retourne en paix et vers sa maison tire.

 Et toi, ô Rhône, en fureur et grand‘ire,

Tu viens courant des Alpes roidement 

Vers celle-là  qui t‘attend froidement, 

Pour en son sein tout doux te recevoir. 

Et moi, suant à ma fin grandement, 

Ne puis ne paix ne repos d‘elle avoir.

(Maurice Scève, poète lyonnais, vers1501- vers 1564)

2 commentaires:

Cornus a dit…

Pas mal. Ai-je bien compris que c'est la Saône qui attend froidement et le reçoit en son sein tout doux ? N'est-e pas érotisant ?

Calyste a dit…

Cornus : bien sûr que si, avec les mots de l'époque. C'est tiré de Délie, un long poème dédié à la femme aimée.