Voilà, ma vieille voisine est décédée cette nuit, tranquillement, dans son sommeil. Elle n'avait plus aucune chance de se sortir de ce cancer qui la minait peu à peu et plantait ses tentacules un peu partout dans son corps. Arrivé au cerveau, il a eu ce qu'il voulait, le crabe.
Tranquillement parce que l'équipe médicale a dû faire ce qu'il fallait pour ça, et c'est tant mieux : elle souffrait depuis longtemps. Je ne l'ai pas vue depuis un mois, j'ai échappé au spectacle de la déchéance finale, où elle ne parlait plus, où elle ne reconnaissait pas ses proches. La dernière image que j'en garderai, c'est sa silhouette de petite souris qui, après nous avoir montré son nouveau lieu de (sur)vie, dans les Monts du Lyonnais, s'en était allée rejoindre sa chambre, au bout d'un long couloir. Elle était heureuse ce jour-là, et la douleur était momentanément en grève.
Je la connaissais depuis 26 ans, nous nous voyions régulièrement sans nous envahir l'un l'autre, nous fumions nos cigarettes dan sa cuisine, heureux comme deux collégiens qui font ça en cachette, nous échangions nos avis sur les lectures que je lui conseillais. Elle ne m'appellera plus "mon petit", ou "mon grand" selon l'humeur du jour, tantôt me vouvoyant, tantôt me tutoyant. Je ne l'appellerai plus "mémé", comme elle aimait que je lui dise. Elle va me manquer.
jeudi 31 août 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
J'ai appris ce soir que c'était la fin pour une de mes tantes... Elle baisse les armes après 6 ans de bataille. Elle va quitter l'hôpital dans quelques jours pour rentrer chez elles, jusqu'à la fin.
Jérôme : certains appellent ça la résilience. Quel vilain mot !
Enregistrer un commentaire