lundi 4 avril 2016

Repas des vieux

C'était hier. Nous étions neuf. Comme d'habitude, gibier (civet de lièvre) et cochonnailles. Pourtant, quelque chose n'était pas tout à fait comme d'habitude : il en manquait deux, Janette et Janine, parties rejoindre leurs ancêtres. Et même si la journée fut agréable et enjouée, il m'a semblé parfois que le vide était là.

 Les Dupond(t) étaient présents : l'un pérorant comme à l’accoutumé, l'autre buvant à satiété et riant gras. Jean-Claude se taisait, comme toujours. Frédéric pensait à sa reprise du travail aujourd'hui, à la fois content et anxieux, me semble-t-il. Mimi trônait en tête de table. Elle avait fait un effort, en allant chez le coiffeur et en se rasant la moustache. Colette faisait déjà des projets de voyages et de repas futurs. Lucienne, qui recevait, avait, comme chaque fois, perdu la tête : où est mon plat long ? Mon lave-vaisselle est plein, je ne sais plus comment le mettre en route.... Louis, son vieil amant, jouait au maître de maison, mais avec plus d'humanité qu'autrefois : ses récents problèmes de santé l'ont un peu humanisé. Il a enfin compris qu'il n'était pas immortel.

Et moi ? Moi, j'observais, sans oublier de boire un petit coup. (En ce qui concerne la police de ce billet, un peu plus grande que d'habitude, ce n'est pas que ma vue a baissé par contamination ! C'est mon ordinateur qui fait des siennes et refuse de m'obéir !)

4 commentaires:

CHROUM-BADABAN a dit…

Ordonner à un ordinateur (d'obéïr), c'est pire qu'ordiner à un ordonnateur !

Calyste a dit…

Chroum : il vient enfin d'entendre raison !

Cornus a dit…

Le civet de lièvre, voilà bien quelque chose que je n'ai plus mangé depuis une éternité.
Je me suis aussi rendu compte que chez certaines personnes, les problèmes (pas forcément que de santé) peuvent les humaniser ou parfois simplement les révéler, y compris chez les jeunes. Les personnes qui jusque là n'avaient connu que des réussites peuvent se révéler désagréables. Hélas, quand les problèmes surviennent, certains restent désagréables ou le deviennent plus encore. Mais je retiendrai le cas inverse.

Calyste a dit…

Cornus : moi, j'en ai connu une qui, bien que guérie d'une grave maladie, n'en a pas eu pour autant l'esprit plus ouvert avec les autres, différents d'elle. Je raconterai peut-être ça un de ces jours.