jeudi 7 avril 2016

Pas pleurer

Mais on n'en a pas du tout envie, de pleurer, en lisant ce "roman" de Lydie Salvayre qui a obtenu le prix Goncourt en 2014 tant ce livre est plein de fougue et d'amour. J'avais vu Salvayre à la Grande Librairie et j'avais été subjugué, aussi avais-je un peu peur, en abordant son texte, de ne pas retrouver ce que j'avais pressenti ce jour-là. Eh bien non, le livre est tel que je l'avais envisagé.

Lydie Salvayre raconte la vie de sa mère, ou plutôt, souvent, fait raconter à sa mère vieillissante la période de sa vie qu'elle n'a jamais oubliée : la révolution libertaire espagnole en 1936. Dans une langue particulière, mêlant français, mots bien à elle et espagnol (non traduit mais presque toujours facilement compréhensible), la vieille dame évoque sa découverte de la vraie vie, ses rêves provoqués par la pureté idéologique de son frère, son mariage et la fin dramatique des illusions des républicains, vaincus par le mouvement franquiste.

Parallèlement, Lydie Salvayre évoque Les Grands Cimetières sous la lune, le pamphlet de Georges Bernanos, d'abord proche des franquistes, puis profondément choqué par leurs exactions à Majorque où il séjourne, et par le clergé espagnol qui, dans sa grande majorité, se rallia au "Caudillo".

Un livre splendide qui fait au mieux comprendre ce que furent ces années dans l'Espagne du petit peuple.
(Lydie Salvayre, Pas pleurer. Ed. du Seuil.)

4 commentaires:

Cornus a dit…

Comme quoi, il arrive qu'il y ait des Goncourt pour lesquels on prend du plaisir. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu du bien de "vrais" lecteurs à l'égard de ce prix.

plumequivole a dit…

J'avais aussi entendu la femme parler longuement et ça m'avait bien donné l'envie de lire ce livre, d'autant plus que cette triste époque de l'Espagne m'a toujours passionnée. J'attends la version "poche"..

Valérie de Haute Savoie a dit…

Bon il va falloir que je m'y replonge, je l'avais laissé tomber au bout de quelques pages tant cela me barbait. Allez, ma fille déjà m'y avait fortement conseillée.

Calyste a dit…

Cornus : il y en a eu d'autres, pas nombreux il est vrai, et surtout pas celui de mon ex-collègue !

Plume : 3 euros chez Emmaüs. Sinon, j'attendais aussi.

Valérie : mais tu as le droit de ne pas aimer aussi !