Un petit livre d'Andreï Makine, vite lu, sans doute vite oublié parce que, au final, assez insignifiant. Petit essai d'un Français d'adoption sur ce pays qu'il aime tant. Mais, comme on le sait par le proverbe, "qui aime bien châtie bien", à la fois hymne d'amour et pamphlet indigné. Je ne partage pas tous les points de vue de ce monsieur dont je n'avais, jusqu'ici, lu que son ouvrage qui lui valut le prix Goncourt en 1995: Le Testament français.
Une page pourtant qui m'a beaucoup amusé:
Plus tard, j'ai eu l'occasion d'explorer quelques autres attitudes, plus sérieuses, de la mentalité hexagonale(...). La posture d'intellectuel français, par exemple, une vrais spécialité du terroir. Introuvable chez les Anglo-Saxons, très différente de ce que nous connaissions dans les pays de l'Est. Quelques tics comportementaux qui surprennent tous les étrangers: être (ou se dire) de gauche, l'"intellectuel de droite" étant, en France, une abjecte contradiction dans les termes; avoir tort avec Sartre plutôt qu'avoir raison avec Aron; à l'âge de vingt ans se réclamer de Mao, à trente de Marx, à quarante se gausser des deux; désigner, pour chaque décennie, une nouvelle victime de l'ordre social (les prolétaires, puis la jeunesse étudiante, enfin, les immigrés); persifler l'Académie avant de la rejoindre (la meilleur pique contre la vénérable institution reste, à mon avis, ce mot de Fabre-Luce: " L'immortel garde, en quelque sorte, son prestige sexuel"); au moment d'un conflit armé, distribuer entre ses pairs les pays à défendre, à l'un la Croatie, à l'autre la Bosnie; exalter la tolérance avec l'intonation intolérante d'un commissaire politique. Mais surtout, et ce trait résume le reste, avoir une opinion définitive et indiscutable sur n'importe quel sujet, être expert de l'univers entier. Lourd cahier des charges... (A. Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer, Flammarion)
A-t-il totalement tort?
mercredi 31 mars 2010
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4 commentaires:
Bin... j'ai encore jamais tester d'academicien....j'y vais et j'vous rapelle! ;-)
Même si on reconnait bien dans la description un genre de posture q'on a soi-même constaté, je ne peux me prononcer quant à savoir si cet auteur a raison en affirmant qu'il s'agit d'une spécialité "française" (Quelle France?) faute d'éléments de comparaison.
Je ne sais que trop en penser, mais une chose est sûre, j'ai déjà entendu plusieurs fois les mêmes propos : soit il y a du vrai, soit c'est un cliché.
En revanche, il y a une chose qui me frappe : comment peut-on avoir été un militant actif d'extrême gauche intellectualisante en étant jeune et se retrouver trois décennies plus tard à copiner avec la droite la plus radicale ?
Sais-tu qu'on les appelle les "ânes"? Tout un programme, Piergil.
Nous sommes aussi très mal placés pour savoir s'il a tort, Karagar.
L'ouverture sans doute, Cornus...
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