Nos rapports avaient d'abord été froids : mon sale carafon et son ibère fierté ! Et puis grande amitié, tout un système pour se faire passer les messages quand nous ne nous voyions pas (je rappelle que pas question de petits mots sur la table de la cuisine ...)
Et puis mort de son mari, mort de Pierre. Elle venait toujours mais pour moins d'heures. Alors nous faisions le ménage à deux, tous les deux. Et, pour moi, c'était un plaisir immense, une grande joie. je crois que pour elle aussi.
Et puis la mort de son plus jeune fils (celui que j'avais fait entrer à mon LEP). Avant, elle avait du diabète mais gardait le moral. Ensuite, elle s'est peu à peu laissé couler. Je passais parfois chez elle mais pas souvent. Nous nous téléphonions et riions beaucoup, puis je le lui téléphonais et nous riions un peu.
Hier, je me promenais dans la campagne, sous le soleil, heureux.
Aujourd'hui, il pleut.
Nous nous connaissions depuis plus de cinquante ans.