vendredi 13 novembre 2020

La nuit, mais en mai

La nuit de mai

LA MUSE

Poète, prends ton luth et me donne un baiser ;

La fleur de l’églantier sent ses bourgeons éclore,

Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embraser ;

Et la bergeronnette, en attendant l’aurore,

Aux premiers buissons verts commence à se poser.

Poète, prends ton luth, et me donne un baiser. 

LE POÈTE

Comme il fait noir dans la vallée !

J’ai cru qu’une forme voilée

Flottait là-bas sur la forêt.

Elle sortait de la prairie ;

Son pied rasait l’herbe fleurie ;

C’est une étrange rêverie ;

Elle s’efface et disparaît.


(La Nuit de mai, Alfred de Musset)

2 commentaires:

Cornus a dit…

Joli mai de novembre !

Calyste a dit…

Cornus : les premiers vers sont très connus mais j'ai vu l'intégralité du poème et je ne le pensais pas aussi long.