dimanche 22 septembre 2019

L'Evangile selon Jésus-Christ

On fait grand bruit en ce moment du dernier livre d'Amélie Nothomb, Soif, sur la vie de Jésus. Pendant ces vacances, je lui ai préféré celui du portugais José Saramago, L’Évangile selon Jésus-Christ (1991). J'avais déjà lu un autre roman de ce prix Nobel de Littérature : Le Voyage de l'éléphant, dont j'ai sans doute déjà parlé ici.

Saramago n'est pas un auteur toujours facile à aborder : peu de paragraphes, pas de signes de ponctuation pour indiquer les dialogues, mais cela a l'air d'être une marque de fabrique des écrivains portugais (c'est le cas aussi chez Antonio Lobo Antunes) et l'on s'habitue très vite.

Un livre splendide (et qui, souvent, ne manque pas d'humour), retraçant la vie du Christ selon son propre point de vue. La chronologie des Évangiles est respectée. En revanche, Saramago développe davantage les périodes de l'enfance et de l'adolescence et comble le vide des Évangiles sur les premières années de l'âge adulte.

Certains, parmi les bien-pensants,  le trouveront sans doute iconoclaste dans ce qu'il dit sur la famille de Jésus, ses frères et sœurs, Joseph, mort crucifié, et même sa mère, Marie, qui est parfois loin de l'image traditionnelle que l'on s'en fait. Sans parler des rapports "intimes" qu'il entretient avec Marie-Madeleine et de l'a-priori sympathique sur Satan qui semble souvent être le seul à comprendre vraiment Jésus. L'accent y est mis fortement sur la culpabilité de Joseph puis du Christ (à propos du Massacre des Innocents).

Un livre intelligent. Et puis quel style !

(José Saramago, L’Évangile selon  Jésus-Christ. Ed. du Seuil. Trad. de Geneviève Leibrich.)

5 commentaires:

Cornus a dit…

Oui, j'ai entendu parler du livre d'Amélie, mais celui-ci n'a pas l'air mal dans le genre...

Calyste a dit…

Cornus : comment ne pas en entendre parler quand elle est sur tous les médias, ce qui a tendance à m'énerver un peu !

Cornus a dit…

Calyste> Oui, tu as raison, mais en même temps, je ne pense pas que ce soit elle qui impose sa présence ; on invite surtout les prétendus "bons clients" ou les gens qui "font vendre". Dans le genre insupportable, il y avait "Fine-quel-crotte" un matin de la semaine à la radio : ce type aggrave son cas à chaque passage, c'est horrible. Et on continue de l'inviter...

CHROUM-BADABAN a dit…

Il y a un truc qui m'a toujours interloqué. Il y a quinze-vingt ans, à Lisbonne dans l'Alfama, il m'arrivait souvent d'écouter (en français) dans des bistrots minables, des ouvriers un peu âgés, qui souhaitaient me vanter les attraits du Portugal. Ils ne me parlaient pas des paysages, de la mer ou des villes mais de José Saramago !
A chaque fois j'étais ébloui.
Avec Amalia Rodriguez et son fado perlé de sous-entendus, c'était leur unique "respiration" sous la dictature de Salazar ...
Aujourd'hui, mon écrivain chouchou c'est Lídia Jorge, j'ai tout lu d'elle y compris son dernier ouvrage, il vient d'être traduit : Estuaires.
A part ça, pour Cornus, je dirais que ce n'est pas bien faire un jeu de mots sur un patronyme. Alain Finkielkraut ne mérite surtout qu'une chose : qu'on ne parle pas de lui !

Calyste a dit…

Cornus : A noter qu'elle ne m'est pas antipathique. Mais l'excès nuit.

Chroum : je crois que tu m'as déjà parlé d'elle. J'attends d'en trouver un chez Emmaüs. Pour le philosophe de mes deux, bien d'accord avec toi (et avec Cornus).